Le catastrophisme dans la polyarthrite rhumatoïde : cohorte bicentrique CRIC de 231 patients suivis 1 an - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Le catastrophisme est une réponse cognitive et affective négative à un stimulus anxiogène comme la douleur. Le catastrophisme joue un rôle dans l’amplification et le maintien des douleurs chroniques. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence du catastrophisme dans polyarthrite rhumatoïde (PR), son évolution dans le temps ainsi que les facteurs associés au catastrophisme dans cette pathologie.
Patients et méthodes |
Étude observationnelle bicentrique prospective sur 1 an de patients suivis pour une PR (critères ACR-EULAR), d’octobre 2019 à janvier 2021. Ont été analysées à l’inclusion, 3 mois, 6 mois et 1 an, les données sociodémographiques, cliniques, biologiques, traitements, des patients PR. Le patient remplissait une série d’autoquestionnaires sur l’activité de la maladie (DAS28), le catastrophisme (PCS), le coping (CSQ), la qualité de vie (Sf12, EQ5D), le handicap fonctionnel (HAQ), le dépistage de la fibromyalgie (FiRST), l’anxiété et la dépression (HADS, GAD7) et l’insomnie (ISI). Les analyses statistiques comprenaient des modèles linéaires mixtes (PCS en continu) et des modèles linéaires généralisés mixtes (PCS ≥ 20). Les méthodes de classification Kmeans et classification hiérarchique ont été utilisées sur les trois visites de suivi des patients (différence des scores du catastrophisme entre 2 visites) afin d’identifier des profils d’évolution du catastrophisme. Nous avons réalisé des analyses de sensibilité avec imputation des données manquantes.
Résultats |
En tout, 231 patients PR ont été inclus. À l’inclusion, le score moyen du PCS était de 18,11/52 (DS 12,87) et la prévalence d’un fort taux de catastrophisme (PCS ≥ 20) était de 54,6 %. En tout, 201 patients PR ont fait leur visite à 1 an. Le score moyen du PCS à 12 mois était de 13,37/52 (12,63) et la prévalence d’un fort taux de catastrophisme a diminué à 30,5 %. Le catastrophisme était significativement associé à l’anxiété, la dépression, l’impact fonctionnel et l’insomnie. Aucune association n’était retrouvée entre catastrophisme et fibromyalgie. Le catastrophisme a significativement diminué à chaque visite (3,6,12 mois). Des profils évolutifs de catastrophismes se dégagent, confirmant qu’il ne s’agit pas d’un trait de personnalité, mais bien d’un facteur fluctuant dans le temps.
Conclusion |
La moitié des patients avec une PR ont des scores élevés de catastrophisme, avec une association nette à différents paramètres (anxiété, dépression, fonction, insomnie, douleur) rendant pertinent sa détection et sa prise en charge. Le catastrophisme n’est pas associé à la fibromyalgie. Cette meilleure compréhension des facteurs associés au catastrophisme ouvre un nouvel axe de traitements pour les patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique.
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Vol 90 - N° S1
P. A25 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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