Est-ce que les rhumatologues s’intéressent à la sexualité des patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques ? - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) altèrent la qualité de vie des malades dans tous ses domaines, y compris la sexualité. Cependant, rares sont les praticiens qui se sentent concernés par les problèmes sexuels rencontrés par leurs malades. Le but de ce travail était d’enquêter sur l’évaluation de la sexualité des patients atteints de RIC par les rhumatologues tunisiens.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive transversale utilisant un questionnaire anonyme composé de 17 questions, conçu avec la plateforme Google-Forms. Nous avons envoyé ce questionnaire à des rhumatologues tunisiens de différents grades entre aout et septembre 2023.
Résultats |
Quarante-cinq rhumatologues avaient participé (40 femmes et 5 hommes). L’âge moyen était de 33,42±6,69 ans, 73 % étaient en formation, 11 % travaillaient dans le secteur privé et 16 % dans des hôpitaux publics dont 57 % étaient universitaires. L’ancienneté moyenne était de 6,49±5,20 ans.
La majorité des participants (93 %) estimaient que la sexualité pourrait être altérée au cours des RIC : altération moyenne (33 %), importante (27 %) et très importante (33 %). Seuls un tiers des participants avaient l’habitude d’évaluer la sexualité des patients atteints de RIC, cette évaluation était faite seulement en cas de plaintes par 62 % parmi eux.
Cette atteinte touche surtout les hommes d’après 64 % des participants et pourrait être rapportée aux causes suivantes : l’atteinte rachidienne et des hanches (87 %), la douleur (80 %), la raideur et les déformations articulaires (73 %), la fatigue (67 %), les troubles de l’humeur et la dégradation de l’image corporelle (60 %), la diminution de libido, la sécheresse vaginale et les troubles érectiles (47 %), les comorbidités (40 %) et les effets secondaires des traitements (33 %).
Les échelles et scores spécifiques de l’évaluation de la sexualité n’étaient utilisés par aucun participant.
Des obstacles à cette évaluation étaient rapportés par 87 % des participants : les contraintes de temps (85 %), l’attitude pudique des patients (62 %), le niveau d’instruction et les problèmes de communication (54 %), le contexte socioculturel (46 %), la banalisation de cette atteinte par les patients (23 %) et la motivation du médecin (15 %).
Le recours à d’autres personnels de santé pour la prise en charge de troubles de la sexualité était rapporté par 53 % des participants. Parmi eux, 75 % s’aidaient des urologues et gynécologues et 25 % des psychiatres et sexologues.
Conclusion |
Notre étude a montré que la sexualité des patients atteints de RIC était relativement sous-évaluée. L’évaluation et la prise en charge de cette atteinte doit faire partie des objectifs de prise en charge globale des RIC.
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Vol 90 - N° S1
P. A239-A240 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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