Rhupus en population afro descendante : influence du chevauchement du lupus érythémateux systémique (LES)/polyarthrite rhumatoïde sur le profil clinique et biologique du LES - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Le rhupus (RS) est une entité rare et peu documentée qui associe les caractéristiques cliniques et biologiques du lupus érythémateux systémique (LES) et de la polyarthrite rhumatoïde (PR). À ce jour, il n’existe pas de consensus sur le diagnostic et la prise en charge de ce syndrome de chevauchement [1 ]. La Martinique est une île française des Antilles comptant 376 480 habitants, majoritairement d’origine africaine sub-saharienne, où la prévalence du LES est l’une des plus élevées au monde [2 ]. Le centre hospitalier universitaire de la Martinique (CHUM) est le seul hôpital de l’île, accueillant la plupart des patients présentant des maladies auto-immunes et des rhumatismes inflammatoires. Notre objectif est d’évaluer les caractéristiques cliniques et biologiques du RS dans la population martiniquaise.
Matériels et méthodes |
Cohorte rétrospective et monocentrique de RS suivis au CHUM. Les patients ont été identifiés (1) prospectivement par leurs rhumatologues traitants ou internistes entre octobre 2021 et décembre 2022 lors de consultations ou d’hospitalisations (2) via les bases de données médicales et biologiques centralisées de l’hôpital. Les données cliniques et biologiques rétrospectives ont été recueillies à partir du dossier médical de chaque patient. Les patients répondant aux critères de diagnostic du LES (SLICC) et de la PR (ACR/EULAR 2010) ont été inclus. Les patients ayant reçu des anti-TNF avant le diagnostic de LES ont été exclus.
Résultats |
Dix-huit RS ont été identifiés. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 51,4 (± 5,8) ans, 15/18 RS étaient des femmes et aucun patient ne fumait. La PR est apparue avant le LES dans 44,4 % des cas et 16,6 % des patients avait un diagnostic concomitant de LES et de PR.
L’atteinte hématologique (anémie hémolytique et thrombopénie) était la caractéristique la plus fréquente (83,3 %) suivi de l’atteinte cutanée aiguë/subaiguë (44,4 %). L’atteinte rénale, l’atteinte cutanée chronique, les sérites et les atteintes pulmonaires concernaient 27,8 % des RS. 66,7 % des RS présentaient des érosions. Les anti-CCP, le facteur rhumatoïde et les anti-DNA natifs étaient positifs chez 13 patients.
Tous les RS avaient reçu du méthotrexate (MTX) au moins une fois. Au moment de la dernière évaluation médicale, 47,1 % des patients l’avait arrêté en raison d’effets secondaires ou d’inefficacité. Quinze patients avaient reçu de l’hydroxychloroquine (83,3 %) et 17 (94,1 %) des corticoïdes dont 8 au long cours. Huit RS (53 %) avaient reçu une biothérapie, principalement le tocilizumab (38,9 %) et le rituximab (27,8 %). Aucune poussée de LES n’a été rapportée chez les 3 patients recevant des inhibiteurs du TNF.
Conclusion |
Il s’agit de la première étude sur le RS aux Antilles. Les RS afro-descendants martiniquais présentent des similitudes avec ceux des cohortes/séries européennes, américaines et asiatiques. L’atteinte rénale semble moins fréquente et l’atteinte hématologique plus fréquente chez les RS martiniquais que chez les LES martiniquais. Le profil clinique et de gravité du LES afro-descendant pourrait s’estomper dans le cas d’un chevauchement avec la PR. D’autres études sur les RS afro-descendants sont nécessaires pour confirmer ce résultat.
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Vol 90 - N° S1
P. A237-A238 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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