Analyse multiplex des neutrophiles dans la gencive au cours de la parodontite : mise en place d’une configuration expérimentale - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
La parodontite est une maladie inflammatoire chronique très prévalente. Elle constitue un problème majeur de santé publique car elle entraîne la perte irréversible des tissus de soutien des dents, et leur perte précoce, ainsi qu’une inflammation systémique de bas grade et des bactériémies chroniques ayant des conséquences sur les affections systémiques. La maladie parodontale résulte d’une dysbiose buccale et d’une réponse immunitaire inflammatoire, notamment à Porphyromonas gingivalis, un pathogène clé impliqué dans son développement. Elle partage des mécanismes communs de destruction des tissus osseux en réponse à l’inflammation communs avec la polyarthrite rhumatoïde. Bien que les neutrophiles puissent être impliqués dans la réparation des tissus et la protection contre les bactéries dans la parodontite, leur dysrégulation pourrait favoriser une inflammation nocive et la destruction des tissus, notamment avec une surcativation des neutrophiles. C’est pourquoi il est important de déterminer les phénotypes des neutrophiles dans la parodontite et de découvrir comment leurs fonctions peuvent être altérées en phénotype proinflamamatoire pour comprendre la pathogénie de cette maladie.
Nos objectifs sont les suivants : 1. identifier les neutrophiles dans leur microenvironnement tissulaire (gencive) au sein de l’infiltrat inflammatoire. 2. analyser l’expression des marqueurs de surface des neutrophiles buccaux (salive) chez les patients atteints de parodontite.
Matériels et méthodes |
À l’aide d’analyses multiplex avec des techniques de cytométrie de masse d’imagerie et de cytométrie en flux spectral, des expériences ont été menées pour identifier les neutrophiles dans les tissus gingivaux et les échantillons de fluide oral des patients atteints de parodontite.
Résultats |
1- Gencive : Nous avons confirmé la présence de compartiments topographiques des neutrophiles au sein des tissus gingivaux de patients atteints de parodontite grâce à la révélation d’un panel de marqueurs (CD45, CD45RA, CD3, CD8a, CD20, CD68, CD14, HLA-DR, granzyme B, collagène de type I, αSMA et Ki67). L’analyse multiplex des neutrophiles (CD66B, CD15, MPO, CD16, CD14, HLA-DR, NE) par cytométrie de masse d’imagerie est faisable dans le cas d’échantillons de tissus gingivaux de patients atteints de parodontite avec la présence de massives infiltrations de granulocytes avec différents phénotypes en fonction de leur localisation, signant d’existence de sous-types fonctionnels. 2- Salive : les neutrophiles ont été isolés à partir de 4 échantillons de rinçage buccal (2 patients parodontalement sains vs 2 patients atteints de parodontite) et analysés par cytométrie en flux. Les niveaux d’expression des marqueurs ont augmenté de 2 (CD62L) à plus de 10 fois (CD177, CD16, CD63 et CD14), tandis que d’autres ont diminué (CD13).
Conclusion |
La poursuite de ces expériences nous permettront à l’avenir de comprendre l’immunopathologie complexe de la parodontite et de détecter différents états d’activation ou sous-populations de neutrophiles impliqués dans l’inflammation. Ce travail pourra ouvrir des perspectives pour l’étude de la pathogénie de la polyarthrite rhumatoïde.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 90 - N° S1
P. A231 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?