Facteurs de risque de sévérité d’infection à SARS-CoV-2 chez les patients atteints de pneumopathies interstitielles diffuses liées à un rhumatisme inflammatoire chronique - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) ont été identifiées comme un facteur de risque de COVID-19 sévère chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique (RIC). Notre objectif était d’identifier les facteurs de sévérité de la COVID-19 chez les patients atteints de PID associée à un RIC.
Patients et méthodes |
Nous avons inclus les patients atteints de RIC-PID avec diagnostic certain ou fortement probable de COVID-19 issus de la RMD-cohort, cohorte observationnelle, rétrospective et multicentrique. La sévérité de la COVID-19 était définie par : i) un décès ; ii) une hospitalisation en réanimation ; ou iii) une hospitalisation en secteur conventionnel avec présence d’un critère d’hospitalisation en réanimation. Les caractéristiques des patients sévères et non sévères étaient comparées par analyse univariée puis à l’aide d’une régression logistique multivariée. Nous avons également analysé les caractéristiques associées à la mortalité au cours de la COVID-19 et à la progression de la PID au moins 3 mois après l’épisode de COVID-19, définie par : i) la progression fonctionnelle (déclin relatif de la CVF≥10 % ou de la DLCO≥15 %) au moins 3 mois après la COVID-19, ou si non disponible : la progression scanographique ; ii) l’introduction d’un traitement anti-fibrosant ou d’une oxygénothérapie (ou sa majoration) ; ou iii) la transplantation pulmonaire ou le décès de cause respiratoire.
Résultats |
Au total, 84 patients ont été inclus dans notre étude dont 43 (51,2 %) ayant présenté une forme sévère. Les facteurs associés à la sévérité de la COVID-19 en analyse univariée étaient l’âge (66,0±16,3 ans vs 57,0±10,4, p=0,004), un traitement pré-COVID-19 par corticothérapie (33 % vs 17 %, p=0,001) ou par rituximab (RTX, 23 % vs 5 %, p=0,01), une capacité vitale forcée (CVF)<60 % (27 % vs 2 %, p=0,06) ou une oxygénothérapie longue durée (21 % vs 5 %, p=0,04). Un diagnostic de sclérodermie systémique (SSc) était inversement associé à la sévérité de la COVID-19 (21 % vs 51 %, p=0,004), tandis que la PR était associée à la sévérité (35 % vs 17 %, p=0,06). Il n’y avait pas de différence selon l’aspect de PID (p=0,30). En analyse multivariée, les facteurs indépendamment associés à la sévérité de la COVID-19 étaient l’âge>65 ans (OR=4,8 (1,5–17,6), p=0,02), la corticothérapie (OR=5,0 (1,7–17,2), p=0,005) et la SSc (OR=0,2 (0,1–3,7), p=0,03), probablement par le fait de PID moins sévères chez les patients SSc inclus dans notre étude (21/23 patients SSc avec une CVF>60 %, non inclus dans le modèle mutlivarié devant le nombre important de données manquantes). La mortalité au cours de la COVID-19 était associée au sexe masculin (57 % vs 32 %, p=0,04), à un âge élevé (68,9±13,3 vs 59,2±13,5, p=0,007) et à un tabagisme cumulé élevé (30 [IQR 25,0, 30,0] paquets-années médian vs 15 [IQR 9,0, 22,5], p=0,04). Le fait de faire un épisode de COVID-19 sévère n’était pas associé à la progression de la PID à 3 mois (p=0,78).
Conclusion |
Chez les patients atteints de PID-RIC, un âge>65 ans et un traitement par corticoïdes étaient significativement associés à la sévérité de l’infection COVID-19. La sévérité de la PID semblait également favoriser la sévérité de la COVID-19. Toutefois, un antécédent de COVID-19 sévère n’était pas associé à la progression de la PID.
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Vol 90 - N° S1
P. A224-A225 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.