Étude de facteurs prédictifs d’artérite à cellules géantes (ACG) dans une population de patients atteints de pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR) - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
La PPR et l’ACG sont deux pathologies fréquemment associées. Seize à 21 % des patients PPR présenteraient une ACG. La présence de manifestations céphaliques chez un patient présentant une symptomatologie de PPR conduit le clinicien à suspecter une ACG associée. Cependant, en cas d’ACG extra-céphalique isolée, le diagnostic peut être plus difficile, en raison du manque de spécificité des signes cliniques. Il serait donc utile d’identifier des marqueurs cliniques et/ou biologiques permettant de sélectionner les patients atteints de PPR chez qui la réalisation d’explorations complémentaires à type de biopsie d’artère temporale (BAT) et/ou d’examens d’imagerie serait justifiée. Cette étude visait à identifier des facteurs prédictifs d’ACG dans une population de patients présentant une PPR.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, menée sur la période 2012–2021. Les patients ont été répartis selon 2 groupes. Le premier groupe était celui des « PPR isolées » (sans ACG), dont le diagnostic était confirmé après un suivi de 6 mois, et qui comprenait 2 sous-groupes avec les PPR « cliniques » répondant aux critères de classification ACR/EULAR 2012, et les « PPR phénotypées » chez qui le diagnostic d’ACG avait été formellement éliminé par la réalisation d’une BAT et d’un examen d’imagerie (TEP/FDG ou angioTDM). Le second groupe était celui des PPR associés à une ACG (« PPR+ACG »), dont les patients répondaient aux critères de classification ACR/EULAR 2012 de PPR [1 ] et d’ACG [2 ]. Tous les patients inclus étaient indemnes de corticoïdes et/ou de traitements immunosuppresseurs au moment de la réalisation du bilan biologique. Les données démographiques, cliniques, biologiques et d’imagerie ont été collectées et comparées entre les groupes « PPR+ACG » vs « PPR isolée » par des analyses non paramétriques (Mann Whitney). Les facteurs prédictifs ont été déterminés à partir d’une analyse multivariée par régression logistique non linéaire en prenant en compte les variables avec p<0,05 en analyse univariée. Les performances diagnostiques des marqueurs biologiques ont également été déterminées par le calcul des aires sous la courbe (AUC).
Résultats |
Cent quarante-neuf patients ont été inclus : 108 PPR isolées (46 PPR cliniques et 62 PPR phénotypées) et 41 PPR+ACG. En analyse univariée, la présence de céphalées [OR 11,9 (IC 95 % : 5,13–27,8), p<0,0001], d’une claudication de mâchoire [OR 21,9 (IC 95 % : 4,64–103,5), p<0,0001], d’une hyperesthésie du cuir chevelu [OR 7,4 (IC 95 % : 2,74–20,3), p<0,0001], d’une hémoglobine<10g/dL [OR 3,25 (IC 95 % : 1,35–7,81), p=0,007], d’une VS>80mm/h [OR 3,90 (IC 95 % : 1,69–9,02), p=0,001] et d’une CRP>120mg/L [OR 2,93 (IC 95 % : 1,17–7,32), p=0,01] était associée à une ACG. Cependant, en analyse multivariée, seule la présence de céphalées était associée à une ACG [OR 8,59 (IC 95 % : 2,58–28,5), p<0,0001]. La comparaison des PPR phénotypées versus PPR/ACG retrouvait des résultats similaires. À l’échelle individuelle, aucun marqueur biologique ne s’avérait performant pour identifier une ACG avec des AUC toutes<0,7.
Conclusion |
Dans une population de patients atteints de PPR, le seul facteur prédictif d’ACG identifié a été la présence de céphalées temporales. Aucun marqueur biologique utilisé en routine clinique ne s’est avéré performant pour prédire un diagnostic d’ACG dans une population de patients PPR, y compris la valeur de la CRP.
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Vol 90 - N° S1
P. A208 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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