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Inertie thérapeutique liée aux rhumatologues face à l’insuffisance hépatique - 30/11/23

Doi : 10.1016/j.rhum.2023.10.030 
F. Ben Messaoud , Y. Makhlouf, S. Miladi, A. Fazaa, H. Boussaa, L. Souabni, K. Ouenniche, S. Kassab, S. Chekili, K. Ben Abdelghani, A. Laatar
 Rhumatologie, hôpital Mongi Slim, Marsa, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La douleur est un motif de consultation fréquent en rhumatologie. Sa gestion est délicate notamment chez des patients vulnérables tels que les insuffisants hépatiques. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’inertie thérapeutique liée aux rhumatologues lors de la prise en charge de la douleur chez les patients souffrant d’une insuffisance hépatique (IH).

Patients et méthodes

Nous avons mené une étude transversale portant sur les médecins rhumatologues. Il s’agit d’un questionnaire auto-administré via Google-Forms qui a porté sur l’inertie thérapeutique liée aux médecins face à des patients suivis pour IH.

Résultats

Notre travail a inclus 51 rhumatologues avec un sex-ratio de H/F=0,08. La répartition des participants était comme suit: résidents en médecine (76 %), médecins libéraux (4 %), médecins spécialistes exerçant dans le secteur public (6 %) et médecins hospitalo-universitaires (14 %). L’âge moyen des participants était de 31,57 ans [25–59 ans]. Le nombre moyen d’années d’exercice était de 5,4 ans [1–33]. Sur les 51 participants, 28 ont été confrontés au cours de leur pratique courante à des patients ayant une IH, soit 54,9 % avec une fréquence de moins de cinq patients par mois. Leur ressenti était : l’appréhension (43 %), l’anxiété (35 %), la peur (12 %), l’indifférence (16 %) et la confiance (2 %). Quatre-vingt-douze pour cent des participants étaient indécis quant à l’initiation d’un traitement antalgique chez un IH. La majorité d’entre eux (92 %) n’atteignaient pas les doses maximales recommandées de paracétamol en cas de nécessité. Ceci était dû à une peur des effets indésirables (93%), à la crainte des interactions médicamenteuses (15 %) et à l’hépatotoxicité (2 %). L’augmentation des doses était retardée dans 78 % des cas. Soixante-deux pour cent des médecins estimaient que les AINS étaient contre-indiqués dans ce contexte. Selon les participants, la prescription du Tramadol était permise dans 49 % des cas, permise sous conditions dans 33 % des cas et contre-indiquée dans 18 % des cas. La réduction des doses et l’allongement des intervalles de prise ont été préconisés dans 81 % et 87 % des cas respectivement. La prescription était identique aux sujets indemnes d’IH dans 9 % des cas. Environ 55 % et 86 % des répondants prescrivaient la codéine et la morphine respectivement. Les règles de prescription de la morphine étaient comme suit : la dose minimale efficace (67 %), doubler l’intervalle en cas de prise IV, doubler l’intervalle en cas de prise per os (30 %) et réduire les doses (40 %). L’avis de l’hépato-gastroentérologue était sollicité par la majorité des rhumatologues (92 %). Nous n’avons pas retrouvé d’association statistiquement significative entre le nombre d’années d’exercices (p=0,56), le secteur d’activité (p=0,42) et le ressenti des médecins (p=0,26).

Conclusion

Ce travail a mis en évidence la forte prévalence de l’inertie thérapeutique par les médecins rhumatologues lors de la gestion de la douleur chez l’IH. Ceci souligne l’importance de connaître les modalités de prescription des antalgiques afin d’assurer une prise en charge optimale des patients.

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Vol 90 - N° S1

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