Analyse des pathotypes observés au cours des biopsies synoviales de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
L’utilisation de la biopsie synoviale au cours des rhumatismes inflammatoires est essentiellement limitée à la recherche médicale. Dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), des « pathotypes » d’infiltration tissulaire ont été identifiés. L’objectif de cette étude est d’évaluer les caractéristiques des patients et leur réponse thérapeutique selon les pathotypes synoviaux.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective sur l’ensemble des prélèvements synoviaux de patients atteints de PR réalisés entre 2016 et 2023. Les biopsies ont été analysées par un anatomo-pathologiste expert puis répartis selon leur pathotype (lympho-myéloïde, myéloïde et fibroïde) en fonction de score semi-quantitatifs consensuels (0=Absence ; 4=Infiltration majeure) spécifique à chaque population cellulaire (CD3, CD8, CD20, CD68, CD138).
Résultats |
Parmi les 19 prélèvements, 14 présentaient un pathotype lympho-myéloïde et 5 un pathotype myéloïde. Aucun pathotype fibroïde n’a été retrouvé. Dans les pathotypes lympho-myéloïdes, 5 prélèvements montraient une infiltration lymphocytaire B diffuse associée à une faible infiltration plasmocytaire, 6 une infiltration riche lymphocytaire B et plasmocytaire avec dont 2 avec mise en évidence d’une structure lymphoïde tertiaire (centre germinatif) et 3 prélèvements une infiltration plasmocytaire majeure avec faible infiltration lymphocytaire B (Score 1 à 2/4). Ces 3 patients avaient auparavant bénéficié d’un traitement par anti-CD20 avec inefficacité primaire et avaient une activité de la maladie élevée au moment de la biopsie synoviale. Les cinq pathotypes myéloïdes, correspondent à des patients avec une PR majoritairement immuno-négatifs et érosifs dont l’évolution a été favorable après la biopsie. Les 19 biopsies présentaient le même degré d’infiltration lymphocytaire TCD8. Aucun pathotype fibroïde n’a été observé. Sur les 19 prélèvements, 11 biopsies ont été réalisées à visée de diagnostic différentiel. 8 prélèvements ont été réalisés chez des patients ayant eu une PR difficile à traiter selon l’EULAR. 6 de ces patients avaient un pathotype lympho-myéloïde et 2 un pathotype myéloïde. L’évolution des patients après la réalisation du prélèvement synovial est favorable après utilisation de JAK inhibiteurs, anti-IL6, anti-CD20 ou encore de combothérapie (association JAK inhibiteur et anti-TNF chez 2 patients ayant un pathotype lympho-myéloïde.
Discussion |
Au sein des patients PR présentant un pathotype synovial lympho-myéloïde certains voient leur membrane synoviale infiltrée par des contingents cellulaires B diffus, tandis que d’autres présentent une infiltration plasmocytaire associée à une infiltration lymphocytaire B minime. Cette observation pose la question de l’utilisation de thérapies ciblées visant le plasmocyte (par exemple anti-CD38) chez ces patients. D’autres études sont nécessaires en raison de la faible taille de l’échantillon
Conclusion |
Cette étude montre l’intérêt de l’utilisation des pathotypes synoviaux pour la prise en charge de la PR difficile à traiter et suggère l’utilisation de thérapeutiques innovantes ciblant les plasmocytes chez un sous-groupe de patients réfractaires.
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Vol 90 - N° S1
P. A156 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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