Association entre les croyances des patients et l’adhérence au csDMARDS au cours de polyarthrite rhumatoïde - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
L’impact psychosocial de la polyarthrite rhumatoïde (PR) peut favoriser chez les patients des systèmes de peurs et de fausses croyances qui peuvent compliquer la prise de décision partagée entre médecin et patient. L’objectif de cette étude était de déterminer l’association entre les croyances et les craintes des patients concernant leur maladie et son traitement et l’adhésion thérapeutique à ses traitements de fond.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude transversale incluant des patients atteints de PR traités par csDMARDS. Tous les patients ont rempli le questionnaire « the Arthritis Dialogue Questionnaire » (QuAD) qui comprenait 21 énoncés qu’ils ont notés de 0 (pas du tout d’accord) à 10 (tout à fait d’accord). Un score supérieur à 7 signifie que la personne était significativement d’accord avec l’opinion. L’adhésion thérapeutique était évaluée par le score CQR-5 qui est composé de 5 questions cotées de 1=pas du tout d’accord, à 4=tout à fait d’accord. Le niveau d’adhésion a été calculé à l’aide du calculateur Excel, définissant des patients faiblement adhérents et d’autres fortement adhérents.
Résultats |
Il s’agissait de 56 patients atteints de PR : 53 femmes (94,6 % des cas) et 3 hommes (5,4 %). L’âge moyen des participants était de 51,5±11,7 ans [21–74 ans]. La durée moyenne de la maladie était de 11,5 ans [1–40 ans]. Les moyennes du DAS 28 ESR et du DAS 28 CRP étaient respectivement de 4 et 3,4. Le méthotrexate était le plus prescrit dans 96,4 % des cas, suivi par le leflunomide dans 3,6 % des cas. Le niveau socio-économique était faible chez 14 patients (25 % des cas). 19,6 % des patients étaient analphabètes et 50 % des patients n’avaient pas dépassé le niveau d’éducation primaire. Vingt-quatre patients (42,8 %) pensaient que l’apparition de la PR et ses poussées étaient dues à une surcharge physique. En raison de ces fausses croyances, ces mêmes patients ne pensaient pas que la pratique d’un sport ou d’une activité physique pouvait réduire les poussées. Seize patients (28,5 %) pensaient que la PR était déclenchée par un choc émotionnel et 10 patients (17,8 %) considéraient que les poussées de la maladie étaient déclenchées par des facteurs psychologiques. La croyance que la maladie a une cause génétique a été rapportée par 11 patients (19,6 %). L’incertitude quant à l’évolution de la maladie a été signalée par 31 patients (55,3 %) et 19 patients (33,9 %) pensaient que tous les traitements ont des effets négatifs à long terme. La relation entre les changements météorologiques et les poussées de la maladie a été signalée par 10 patients (17,8 %). En se basant sur le CQR-5, 46 patients (82,1 %) étaient fortement adhérents aux csDMARDs. Une association significative était trouvée entre la mauvaise adhésion thérapeutique d’une part et la crainte des effets indésirables des traitements (p<0,01), et l’incertitude quant à l’évolution de la maladie d’une autre part (p=0,04).
Conclusion |
Notre étude a prouvé une relation entre les croyances liées à l’incertitude quant à l’évolution de la maladie et à la crainte des effets secondaires des traitements avec la mauvaise observance thérapeutique. Donc on peut conclure qu’il faut éduquer les patients afin d’optimiser l’adhésion médicamenteuse et de les encourager à adopter des habitudes bénéfiques pour la gestion de leur maladie.
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Vol 90 - N° S1
P. A155 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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