Obstacle et facteurs pronostiques pour le rituximab à faible dose dans le retraitement de la polyarthrite rhumatoïde : une étude de cohorte rétrospective monocentrique - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Malgré son efficacité prouvée en retraitement avec une diminution des couts et une diminution du risque infectieux, le régime de rituximab à dose réduite (RDR) n’est pas toujours appliqué dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Notre objectif était d’identifier les facteurs associés au régime de retraitement de rituximab dans la PR et les facteurs associés à la non-réponse au RDR.
Patients et méthodes |
Cette cohorte rétrospective, monocentrique, incluait, les patients traités par au moins deux cycles de rituximab pour une PR entre mars 2013 et janvier 2022. Nous avons comparé les patients ayant reçu au moins un cycle de RDR aux patients ayant continué le rituximab à dose standard (RDS), puis nous avons comparé les patients maintenant une réponse clinique au RDR après un cycle à ceux ne maintenant pas cette réponse. Nous avons également comparé les chiffres de LT CD4 avant et à 6 mois du premier RDS et RDR. Enfin, nous avons comparé l’évolution des LT CD4 à 6 mois sous RDR entre les répondeurs et les non répondeurs au RDR, et comparer l’évolution des LT CD4 à 6 mois sous RDS entre les patients sans et avec infection sévère Le seuil de signification statistique était de 0,001 (correction de Bonferroni).
Résultats |
Parmi les 72 patients inclus, 48 sont passés au RDR. Le délai médian avant le changement était de 4 ans avec une augmentation marquée (de 11 % en 2019 à 65 % en 2020) de l’utilisation de RDR. En comparaison avec ces 48 patients, les 12 patients RDS, avaient un DAS28 VS plus élevé après le premier cycle à dose standard (4,1 vs 3,4 ; p=0,0001). Les non-répondeurs au RDR avaient un IMC plus élevé que les répondeurs (35 vs 26kg/m2; p=0,0009) avec un risque relatif de non réponse à 2,12 (IC95 % 1,32, 5,16) pour un IMC>35kg/m2. Sous RDS, on observait à 6 mois une diminution de 14 % des LT CD4 (n=37 ; 946 à 751 CD4/ul ; p=0,01). Il n’était pas observé de baisse du chiffre des LT CD4 à 6 mois du premier RDR (n=20 ; 755 to 714 cells/ul ; p=0,68), sans différence entre les répondeurs et les non répondeurs au RDR. Vingt infections sévères sont survenues chez 18 patients dans un délai de 4 ans. Les 7 infections sous RDR survenaient chez des patients ayant reçu du RDS pendant 7 ans avant la diminution de dose. Des chiffres particulièrement bas de LT CD4 lors du cycle précédent l’infection étaient observés chez 3 patients (304, 223 and 298 CD4/ul). En comparaison avec les patients sans infection sévère (n=24), les patients avec une infection sévère (n=9) avaient une tendance à une baisse plus prononcée des LT CD4 après le premier RDS (diminution de 20 % vs 4 % ; p=0,19) avec des chiffres plus bas de LT CD4 à 6 mois du RDS (749 vs 877 cellules/ul ; p=0,49).
Discussion |
L’augmentation marquée de l’utilisation de RDR à partir de 2020 suggère que la COVID-19 a pu jouer un rôle d’accélérateur de cette pratique. Les non-répondeurs au RDR avaient un IMC plus élevé et une tendance à des concentrations résiduelles plus faibles sous dose standard ce qui peut suggérer que ces patients étaient sous dosés sous RDR. Les chiffres d’infection sévère sous RDR semblent élevés, probablement lié à la baisse tardive de la dose, suggerant l’intérêt d’optimiser rapidement la dose d’entretien de Rituximab pour limiter la dose cumulée et le risque infectieux. La diminution des CD4 pourrait jouer un rôle dans le risque infectieux dose dépendant observé sous Rituximab.
Conclusion |
Un DAS28VS plus bas après un premier cycle à dose standard était associé à l’utilisation du RDR. Un IMC supérieur à 35kg/m2 était associé à un surrisque de non réponse au RDR.
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Vol 90 - N° S1
P. A154 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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