Douleur neuropathique dans la polyarthrite rhumatoïde : mythe ou vérité ? - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique, évolutive et souvent invalidante. La douleur s’avère être le principal motif de plainte des patients. Ce symptôme peut persister malgré le contrôle de la maladie. Ce qui suggère la présence d’une composante neuropathique en plus de la composante nociceptive. L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence et les facteurs associés à la douleur neuropathique (DN) chez les patients atteints de PR.
Patients et méthodes |
On avait inclus 100 patients suivis pour PR, répondant aux critères ACR 1987 ou ACR/EULAR 2010. Le dépistage de la composante neuropathique était fait via le questionnaire DN4. Ce score est jugé positif s’il est supérieur ou égal à 4. L’activité de la maladie était mesurée par le DAS 28(VS) et le DAS28(CRP). Le retentissement fonctionnel était évalué par l’indice fonctionnel HAQ.
Résultats |
L’âge moyen de nos patients était 55 ans±12 ans. Le sexe féminin représentait 87 % des cas. La durée moyenne d’évolution était de 11,68±8,81 ans. La PR était érosive chez 76 % des patients, déformante chez 66 % et 42 % étaient séropositifs (FR et/ou anti-CCP). Soixante-dix-neuf % étaient sous traitements de fond classiques, dont 68 % sous Méthotrexate seul et 14 % sous biothérapie. Quarante-neuf % étaient sous corticothérapie, 13 % sous anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et 7 % sous corticothérapie et AINS. Les moyennes du DAS 28(VS), DAS28(CRP) et d’HAQ étaient 4,64±1,38 ; 4,02±1,23 ; 1,1±0,7 respectivement. Une maladie fortement active était objectivée dans 27 % des cas, tandis qu’une activité modérée était observée dans 45 %. La douleur neuropathique était détectée chez 60 % des patients avec une valeur moyenne du score DN4 de 4,27 [1–8]. Ce score était corrélé positivement à l’indice HAQ (p=0,03) et à la durée d’évolution de la maladie (p=0,02). Il n’y avait pas de corrélation significative entre l’activité de la maladie ou la présence d’un syndrome inflammatoire biologique et la présence d’une douleur neuropathique. La fréquence de la douleur neuropathique était plus élevée dans le groupe ayant une activité modérée, avec un score DN4 positif observé chez 52 % des cas.
Conclusion |
D’après notre étude, la douleur neuropathique apparaît ainsi comme une composante à rechercher systématiquement chez les patients ayant une PR. Traiter la douleur sur tous les plans (nociceptive et neuropathique) permet d’améliorer la prise en charge et par la suite la qualité de vie des patients.
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Vol 90 - N° S1
P. A153 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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