Pneumopathie interstitielle diffuse dans la polyarthrite rhumatoïde : un Regard approfondi sur l’influence des anticorps anti-peptides cycliques citrullinés - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) constitue une manifestation extra-articulaire fréquente de la polyarthrite rhumatoïde (PR). La littérature évoque des liens physiopathogéniques entre la PID et la présence d’anticorps anti-peptide cycliques citrullinés (anticorps anti-CCP). L’objectif essentiel de notre étude est d’évaluer la prévalence et les caractéristiques de la PR-PID, tout en cherchant à établir un éventuel lien entre la présence des anticorps anti-CCP et la survenue de la PID.
Patients et méthodes |
Cette étude prospective a inclus 180 patients diagnostiqués avec une polyarthrite rhumatoïde selon les critères de l’ACR/EULAR 2010, sur une période allant de janvier 2022 à janvier 2023. Le dépistage de la PR-PID et la caractérisation du modèle de PID ont été effectués grâce à une tomodensitométrie haute résolution, interprétée de manière centralisée par un radiologue et un pneumologue experts.
Résultats |
Parmi les 180 patients atteints de PR, 87,9 % étaient des femmes, avec une médiane d’âge de 56 ans (intervalle interquartile de 31 à 89 ans). La durée médiane d’évolution de la PR était de 8 ans (intervalle interquartile de 1 à 32 ans). Les lésions érosives étaient observées chez 58 % des patients à la radiographie standard, les anticorps anti-CCP étaient positifs dans 72 % des cas, tandis que le facteur rhumatoïde (FR) était présent chez 62,9 % des patients. Le score DAS28-CRP moyen était de 4,48±1,24. Environ 91 % des patients avaient reçu au moins un traitement par csDMARD, et près de 59,8 % étaient sous traitement biologique. De plus, 90,7 % des patients avaient été traités par des glucocorticoïdes. La PR-PID était présente chez 24,7 % des patients, avec une répartition de la pneumopathie interstitielle commune (PIC) dans 54 % des cas, de la pneumopathie interstitielle non spécifique (PINS) dans 43,18 % des cas, et une pneumopathie organisée (PO) chez un seul patient. En ce qui concerne les facteurs associés à la présence de la PR-PID, il convient de souligner le rôle du sexe masculin (p<0,001) et la corrélation significative avec la présence des anticorps anti-CCP (p=0,004).
Conclusion |
La pneumopathie interstitielle diffuse associée à la polyarthrite rhumatoïde nécessite une attention particulière de la part du rhumatologue en raison de sa prévalence élevée, de son caractère longtemps asymptomatique et de sa tendance à évoluer vers la fibrose. Cette étude contribue à mieux comprendre les liens entre la PR et la PID, mettant en lumière l’importance de la surveillance et de la gestion précoces de cette complication potentiellement sévère.
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Vol 90 - N° S1
P. A142 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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