La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une pathologie complexe. Son association à des comorbidités, surtout cardiovasculaires, est fréquente et peut mettre en jeu le pronostic vital. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence des comorbidités cardiovasculaires au cours de la PR et le rôle protecteur des traitements.

Nous avons mené une étude transversale et descriptive. Incluant tous les patients adultes atteints d’une PR diagnostiquée selon les critères ACR/EULAR 2010, vus au service de Rhumatologie de l’HMIMV-Rabat, sur une période de 12 mois. Les caractéristiques sociodémographiques, les différents scores d’évaluation de la maladie, la présence de comorbidités cardiovasculaires, et les différents aspects diagnostiques et thérapeutiques ont été recueillis pour chaque patient. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel jamovi.

Nous avons inclus 194 patients, dont l’âge moyen était de 56,60±10,8 ans, Le sex-ratio femme/homme était de 9/5, La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 8,4±7,29 ans. Le DAS28 CRP moyen était de 4,48, la PR était érosive chez 71,1 % des patients. Les traitements de fond reçus étaient le méthotrexate chez 91,8 %, la Sulfasalazine chez 45,3 %, le Léflunomide chez 27,9 % et les antipaludéens de synthèse chez 12,6 %. La corticothérapie était prescrite chez 90,7 % des patients. Et 40,7 % des patients ont reçu un traitement par médicament biologique. Les comorbidités cardiovasculaires retrouvées par ordre décroissant sont l’HTA observée dans 33,5 % des cas, le diabète (33,5 %), suivis par la dyslipidémie (17,1 %), et enfin la coronaropathie (12,4 %).

En analyse multivariée, le traitement par un médicament biologique est corrélé à une diminution de comorbidités cardiovasculaires.

Notre étude confirme la forte prévalence des comorbidités cardiovasculaires au cours de la PR, elles étaient estimées à 46 %, la détection et la prise en charge de ces comorbidités doit faire partie du bilan de suivi de la PR.