Le facteur de croissance fibroblastique 23 (FGF23) est élevé dans la polyarthrite rhumatoïde et corrèle avec la sévérité de la maladie - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Un excès pathologique de FGF23 (facteur de croissance fibroblastique 23) est décrit dans des maladies héréditaires ou acquises, telle que la maladie rénale chronique. Le FGF23 intact (iFGF23), qui régule le métabolisme du phosphate, peut être clivé de façon régulée en fragments N- et C- terminaux. Il a récemment été montré que l’expression de FGF23 est stimulée par l’inflammation systémique et le déficit en fer, avec des niveaux différents de peptides dérivés de ce clivage. En retour, le FGF23 régule le métabolisme du fer et la fonction cardiaque. Ainsi, le fait que le FGF23 et ses produits de clivage exercent des fonctions spécifiques, justifie le dosage de ses différentes formes, précisément intact (iFGF23) et total (cFGF23). La polyarthrite rhumatoïde (PR), est une maladie inflammatoire chronique associée à des troubles du métabolisme du fer et une augmentation du risque cardiovasculaire dont la physiopathologie n’est pas complètement élucidée et pour laquelle le développement de biomarqueurs additionnels est nécessaire. Dans ce contexte, nous avons donc évalué les concentrations plasmatiques des formes i et c du FGF23 dans une population de patients atteints de PR.
Patients et méthodes |
Nous avons analysé 2 cohortes mono-centriques de patients PR. La cohorte A comprend 59 patients sous méthotrexate (MTX) à des stades d’activité différents (DAS28 moyen=3,32 [0,28–7,29], DAS28>3,2 chez 56 % des patients). La cohorte B comprend 47 patients sous biologique DMARD (bDMARD) avec un faible niveau d’activité (DAS28<3,2). Le pourcentage de patients avec facteur rhumatoïde (FR) et Ac anti-peptides citrullinés (ACPA) est similaire (60-64 %) dans les 2 cohortes. Pour les valeurs normales (N), 6 sujets sains comparables ont été testés en plus des valeurs-seuils de la littérature. À côté du dosage du phosphate, du fer, et de la saturation de la transferrine, les concentrations plasmatiques de FGF23 ont été mesurés en duplicat (EIA, Quidel) pour en détecter les formes intactes (iFGF23) et totales (cFGF23). Des tests statistiques non paramétriques ont été utilisés (seuil significatif : p<0,05).
Résultats |
Dans la cohorte A, 66 % des patients présentent une augmentation de cFGF23 (en moyenne 4,1 X N) et 46 % de iFGF23 (en moyenne 2,0 X N). Seulement 19 % des patients ont une hypophosphatémie. Comparés aux patients contrôlés (DAS28<3,2), les patients avec PR active (DAS28>3,2), ont un cFGF23 et un iFGF23 plus élevés (+170 et 40 % resp.) indépendamment de la dose de MTX. Les patients ACPA+ ou FR+ ont un cFGF23 (+51 % et 52 %, resp.) et iFGF23 (+31 % et 34 %, resp.) plus élevé que les patients séronégatifs. Comparés à la cohorte A, les patients en rémission sous bDMARD de la cohorte B présentent un cFGF23 plus bas de 43 %, alors que le iFGF23 est aussi élevé que dans la cohorte A. Les concentrations de cFGF23 et iFGF23 restent corrélées à la présence d’ACPA et de FR. Chez les patients avec un déficit en fer, les niveaux de cFGF23 corrèlent négativement avec la saturation de la transferrine (R=−0,68).
Conclusion |
Au total, les concentrations de cFGF23 circulant sont élevées de façon substantielle dans la PR active et sont partiellement réduites sous bDMARD. En parallèle, la hausse du iFGF23 dans la PR est moins marquée mais reste significative et n’est pas abaissée sous bDMARD. Le FGF23 est fortement associé au DAS28, à la séropositivité aux ACPA et FR, ainsi qu’a un déficit en fer chez les patients atteints de PR. Des études complémentaires sont nécessaires dans ce domaine.
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Vol 90 - N° S1
P. A134 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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