Impact de la période de réévaluation par le PRAC sur l’initiation des inhibiteurs de JAK dans la polyarthrite rhumatoïde : données du registre MAJIK-SFR - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Évaluer les conséquences de la période de réévaluation de la tolérance des inhibiteurs de JAK (JAKi) par le PRAC sur leur initiation pour la polyarthrite rhumatoïde (PR) en utilisant le registre MAJIK-SFR.
Patients et méthodes |
Analyse transversale des données d’inclusion des 800 premiers patients atteints de PR du registre MAJIK SFR au 13/01/2023 (premier gel de base). Le nombre d’initiations globales et par molécule a été étudié sur 2 périodes : du 01/01/2019 au 27/01/2021 (période précédant la réévaluation par le PRAC, P1) et du 28/01/2021 au 28/10/2022 (période de réévaluation par le PRAC, P2). Une analyse de la délivrance des JAKi par les pharmacies de ville (open data Médic’AM) a également été réalisée sur les mêmes périodes.
Résultats |
L’analyse a porté sur 369 patients PR initiant le baricitinib, 130 le tofacitinib, 250 l’upadacitinib et 51 le filgotinib. 587 (73 %) étaient de sexe féminin, avec un âge moyen de 58±13 ans et une durée de la maladie de 12±10 ans. Le facteur rhumatoïde et les anti-CCP étaient positifs chez 573 (72 %) et 556 (70 %) patients respectivement ; 397 (50 %) présentaient des lésions structurales radiographiques et 96 (12 %) avaient une atteinte extra-articulaire. La majorité des patients avait reçu au moins un traitement ciblé biologique (n=594, 74 %) dont 500 (63 %) un anti-TNF. Le JAKi était majoritairement utilisé en monothérapie (n=515, 64 %) et principalement après au moins 3 lignes de traitement ciblé (n=276, 35 %). 341 (43 %) patients présentaient des facteurs de risque cardiovasculaires, 48 (6 %) avaient un antécédent d’évènement cardiovasculaire et 32 (4 %) un antécédent thromboembolique veineux, 154 (19 %) étaient fumeurs actifs, et 77 (10 %) avaient un antécédent de cancer solide ou d’hémopathie. L’analyse des périodes P1 et P2 a révélé un ralentissement des initiations de JAKi pendant P2 (283 patients pour 639jours, soit 0,4 patients par jour vs. 517 patients pour 758jours soit 0,7 patients par jour). Cette diminution des initiations touchait le tofacitinib (124/517, 24 % initiations pendant p1, 6/283, 2 % pendant p2, p<0,001) et le baricitinib (307/517, 59 % initiations pendant p1, 62/283, 22 % pendant p2, p<0,001), notamment dans la population présentant des facteurs de risque. En revanche, l’initiation de l’upadacitinib a augmenté durant P2 (86/517, 17 % initiations pendant p1, 164/283, 58 % pendant p2, p<0,001), et ce même chez les patients à risque. Le filgotinib est arrivé sur le marché pendant P2, ne permettant pas d’analyse spécifique. L’analyse des données Médic’AM a confirmé une diminution significative du nombre de boîtes remboursées de baricitinib et de tofacitinib pendant P2, et une absence de différence significative pour l’upadacitinib.
Conclusion |
La période de réévaluation par le PRAC a été marquée par un net ralentissement de l’initiation du tofacitinib et du baricitinib, dont les études Oral Surveillance et B023 avaient conduit à la procédure de réévaluation. Ce ralentissement semble avoir favorisé un report des initiations vers l’upadacitinib et le filgotinib pendant cette réévaluation du PRAC. L’analyse de la période suivant la publication des recommandations du PRAC permettra de suivre ces tendances pour l’ensemble des molécules et des indications dans le registre MAJIK-SFR.
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Vol 90 - N° S1
P. A127 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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