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Gestion des traitements de la polyarthrite rhumatoïde en téléconsultation - 30/11/23

Doi : 10.1016/j.rhum.2023.10.191 
J. Avouac , A. Molto, C. Frantz, O. Fogel, Y. Allanore
 Rhumatologie, hôpital Cochin, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’ajustement thérapeutique est d’une importance majeure dans la stratégie “treat to target” proposée pour la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cet aspect peut être remis en question en téléconsultation (TCS) en raison de la multiplicité des traitements, des problèmes d’efficacité et de sécurité des traitements de la PR et de l’absence d’examen clinique. Ces éléments pourraient conduire le médecin à préférer modifier le traitement lors d’une visite présentielle plutôt que lors d’une TCS. Notre objectif a été d’évaluer comment les cliniciens ont adapté les thérapies de la PR au cours de la TCS.

Patients et méthodes

Étude transversale rétrospective monocentrique des soins courant. Nous avons examiné les dossiers médicaux électroniques afin d’identifier toutes les TCSs effectuées par téléphone ou par vidéo au cours d’une période de deux ans et d’extraire les données d’intérêt. Nous avons comparé l’adaptation du traitement effectuée lors de la TCS à l’adaptation du traitement nécessitant une visite présentielle après la TCS. L’adaptation du traitement a été définie par l’introduction d’un nouveau traitement, la modification de la dose et/ou de la voie d’administration du traitement ou l’arrêt du traitement. Cette adaptation du traitement peut être motivée par des questions d’efficacité ou de tolérance. Différentes classes de traitement ont été prises en compte : les corticoïdes, le méthotrexate et les thérapies biologiques/synthétiques ciblées (b/tsDMARDs).

Résultats

Nous avons inclus 187 patients (150 femmes, 80 %) qui ont eu une TCS, avec un âge moyen de 56±16 ans et une durée de la maladie de 13±11 ans. Un facteur rhumatoïde positif et des ACPA positifs ont été détectés chez 125 (67 %) et 139 (74 %) patients respectivement. 96 patients (51 %) présentaient une maladie érosive. Au total, 56 adaptations thérapeutiques ont été recueillies : 34 ont été réalisées lors de TCSs et 22 lors de visites présentielles. Les données démographiques et les caractéristiques de la maladie ne différaient pas entre les patients dont les adaptations thérapeutiques avaient été réalisées lors d’une TCS ou lors d’une visite présentielle. Les corticoïdes et le méthotrexate étaient plus susceptibles d’être adaptés lors des TCS que lors des visites présentielles (16/34, 47 % contre 2/22, 9 %, p=0,003 et 15/34, 44 % contre 1/22, 5 %, p=0,002, respectivement). Il est intéressant de noter que le méthotrexate a été adapté en TCS pour des questions d’efficacité et de tolérance, ce qui a conduit à une augmentation/réduction de la dose, au passage de la voie orale à la voie sous-cutanée ou à l’arrêt du médicament. En revanche, les thérapies ciblées ont été préférentiellement initiées ou modifiées lors des consultations présentielles qui comprenaient toutes un examen clinique, des tests biologiques et des échographies Doppler articulaires (19/22, 86 % vs. 3/34, 9 %, p<0,001).

Conclusion

Les corticoïdes et le méthotrexate ont été principalement adaptés en TCS sans qu’une visite présentielle ne soit nécessaire, ce qui confirme leur flexibilité en TCS et la confiance du clinicien dans leur utilisation, même à distance du patient. En revanche, les b/tsDMARD ont été préférentiellement adaptés lors de consultations présentielles, ce qui souligne la nécessité d’une évaluation minutieuse de l’activité de la maladie par des examens cliniques et paracliniques avant de modifier cette classe.

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Vol 90 - N° S1

P. A125-A126 - décembre 2023 Retour au numéro
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