Le cancer est un problème de santé publique majeur. La maladie thromboembolique veineuse idiopathique peut être l’un des modes de découverte. Peu d’études ont été réalisées à ce sujet en soins primaires. L’objectif était d’étudier comment des médecins généralistes conçoivent la recherche d’un cancer chez des patients présentant une maladie thromboembolique veineuse idiopathique.

Une étude qualitative. Le guide d’entretien a été élaboré à partir des données de la littérature.

Une maladie thromboembolique veineuse idiopathique comme mode de découverte de cancer en soins primaires, était un sujet bien connu des médecins généralistes, mais restait un exercice difficile en pratique. Notre étude a mis en évidence des similitudes dans leurs pratiques : une anamnèse complète, un examen clinique, une vérification des examens de dépistage et enfin un scanner thoraco-abdo-pelvien. Ils soulignaient l’importance de la collaboration avec les angiologues et étaient en demande d’une prise en charge plus codifiée.

La question du bilan étiologique reste en suspens. Les médecins généralistes souhaitent être sensibilisés sur une attitude commune et codifiée. Ceci pose la question de l’applicabilité des recommandations. L’objectif est d’espérer ne pas méconnaitre un cancer, ne pas retarder un diagnostic et en parallèle ne pas exposer inutilement certains patients à des examens excessifs quand ce n'est pas nécessaire. Ainsi ne serait-il pas temps de réfléchir à une meilleure diffusion des recommandations, à des outils pour permettre à tout omnipraticien de trouver facilement ce dont il a besoin parmi la multitude de celles-ci et outils existants, et à une meilleure collaboration médecine de ville/ médecine hospitalière et médecine générale/médecine spécialisée sur ce sujet ?

Cancer is a major public health problem in France. Idiopathic venous thromboembolic disease may be one of the modes of discovery. Few studies have been performed on this subject in primary care. The general practitioner plays a key role in the diagnosis for which a more codified approach seems desirable. The aim was to study how general practitioners conceive the search for cancer in patients with idiopathic venous thromboembolic disease in primary care.

A qualitative study, inspired by the grounded theory approach, was carried out using semi-structured interviews with 12 established general practitioners. It was conducted from May to July 2022. The interview guide was developed based on data from the literature.

Idiopathic venous thromboembolic disease as a mode of cancer discovery in primary care was a well-known topic among general practitioners but remained a difficult exercise in practice. Our study revealed similarities in their practices: a complete anamnesis, clinical examination, verification of screening tests, and finally a TAP scan. They emphasized the importance of collaboration with angiologists and asked for a more codified management.

The question of etiology of cancer remains unanswered. General practioners would like to be made aware of a common, codified attitude. This raises the question of the applicability of the recommendations. The aim is to avoid misdiagnosing a cancer or delaying a diagnosis, while at the same time, not unnecessarily exposing certain patients to excessive investigations when these are not needed. So, it is time to think about better dissemination of recommendations, tools to help GPs easily finding what they need among the multitude of existing recommendations and tools, to establish better collaboration between general practice and hospital medicine, and between general practice and specialist medicine in order to improve cancer diagnosis as early as possible.