Récidive de luxation de patella après reconstruction du ligament fémoro-patellaire médial chez l’enfant : technique de fixation par des tunnels osseux et parties molles versus ancres et vis d’interférence - 28/11/23
Patellar dislocation recurrence after pediatric MPFL reconstruction: Bone tunnels and soft tissues versus suture anchors and interference screw

Résumé |
Background |
De nombreuses techniques de reconstruction du Ligament Fémoro-Patellaire Médial (LFPM) ont été mises au point et celles avec fixation aux parties molles sont souvent préférées chez l’enfant car permettant de préserver le cartilage de croissance. Néanmoins, le taux de récidive de luxation de la patella varie largement d’une série à une autre, sans supériorité claire d’une technique dans le cadre pédiatrique. Les objectifs de cette étude étaient de comparer les résultats de deux techniques de fixation du greffon tendineux (fixation tendon-tendon et fixation ancres-vis) en analysant : 1) le taux de récidive de luxation de la patella, 2) les résultats cliniques, 3) le temps de garrot, 4) le taux complications.
Hypothèse |
Les deux techniques de fixation du greffon tendineux dans le cadre d’une reconstruction du LFPM sont équivalentes en termes de taux de récidive de luxation de patella.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude comparative rétrospective incluant 57 patients avec une médiane d’âge de 14 ans (12–15 ans) opérés d’une reconstruction du LFPM entre 2016 et 2020. Le greffon tendineux a été fixé sur lui-même, après passage dans un tunnel rotulien (Groupe A : fixation tendon-tendon ; n=29) ou par deux ancres et une vis d’interférence (Groupe B : fixation ancres-vis ; n=28). Les données radiographiques préopératoires étaient comparables dans les deux groupes : hauteur patellaire [A : 1,3 (écart interquartile (EI) :1,2–1,4)/B : 1,2 (EI :1–1,4) (p=0,21)], distance gorge trochléenne tubérosité tibiale (TAGT) [A : 16 (EI :13–19)/B : 13,5 (EI :11,5-18,8) (p=0,12)], bascule patellaire [A : 25 (EI :20-35)/B : 24,5 (EI :21–32) (p=0,93)]. Pour chaque technique le taux de récidive de luxation de patella, les résultats cliniques et fonctionnels (score Kujala, score d’activité de Marx, score fémoropatellaire lillois), les complications (douleur, raideur, révision) ont été analysés. Outre la réparation du LFPM, 13 patients (2 dans le Groupe A, 11 dans le B) ont bénéficié de gestes osseux complémentaires.
Résultats |
Aucun patient n’a été perdu du vue et le suivi médian était de 30 mois (EI :20–38). Le taux de récidive de luxation était plus élevé dans le Groupe A, 6,9 % (2/29) contre aucune dans le groupe B. Les résultats cliniques étaient comparables pour les deux groupes avec un score Kujala [A : 94 (EI :89-100)/B : 92 (EI :87,5–94,5) (p=0,12)] ; Marx [A : 10 (EI :7–11)/B : 9,5 (EI :7,5–12) (p=0,89)] et le score fémoropatellaire Lillois [A : 97 (EI :91–100)/B : 94 (EI :90–98) (p=0,21)]. Le temps de garrot était plus court dans le Groupe A que dans le Groupe B, 61minutes (EI :52-71) versus 85minutes (EI :55–115) (p=0,024) en excluant les gestes osseux complémentaires. Le taux de complications était de 17,2 % (5/29) dans le Groupe A (luxation n=2, raideur n=2, révision ablation vis TTA n=1) et de 10,7 % (3/28) dans le B (douleur n=1, révision ablation vis TTA n=2) (p=0,35).
Conclusion |
Cliniquement, la fixation ancre-vis semble réduire le risque de récidive de luxation de patella mais cela n’a pas pu être testé statistiquement. En revanche, les deux techniques sont comparables sur les résultats fonctionnels.
Niveau de preuve |
III étude cas témoin rétrospective.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Patella, Ligament fémoro-patellaire médial, Instabilité rotulienne, Luxation de la patella, Reconstruction
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics &Traumatology : Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
Vol 109 - N° 8
P. 1137-1144 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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