Perceived stigma among Tunisian healthcare workers during the COVID-19 pandemic - 22/11/23
Stigmatisation sociale perçue par les professionnels de la santé tunisiens durant la pandémie COVID-19
Abstract |
Background and objectives |
Stigma was a major issue during the COVID-19 pandemic. It posed a serious threat to the lives of healthcare workers (HCWs) who were expected to experience higher levels of stigma and increased psychological distress. This is the first survey to investigate forms and correlates of perceived stigma in Tunisian HCWs during the COVID-19 pandemic.
Methods |
A cross-sectional web-based survey was conducted between October 8th and November 10th 2020, among 250 Tunisian HCWs. Data were collected using an online questionnaire using the Google Forms® platform. We used a self-reported instrument measuring COVID-19-related stigma, and the Multidimensional Scale of Perceived Social Support (MSPSS) to measure the perceived adequacy of social support from three sources: family, friends, and significant other.
Results |
The mean stigma score was 18.6±8. Participants sometimes to often experienced stigma in their relationships with friends (22%), neighbors (27.2%), parents (22,4%), and in social activities (30.8%). This stigma was perceived mainly through avoidance (68.4%), and rarely through verbal (6%) or physical aggression (1.2%). The mean MSPSS total score was 5.26±1.24. In multivariate analysis, depression history (P<0.001), long working experience (P<0.001), having presented ageusia/anosmia (P=0.007) and lower total social support scale (P<0.001) were significantly associated with higher perceived stigma score.
Conclusion |
Our findings showed that HCWs perceived stigma in professional, societal and familial domains. Social support from family, friends and others seemed to protect against perceived stigma. Proper health education targeting the public appears to be an effective method to prevent social harassment of both HCWs and COVID-19 survivors.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Introduction et objectifs |
La stigmatisation est un problème majeur pendant la pandémie de COVID-19. En effet, de telles pandémies créent de la peur et de l’anxiété, ce qui peut entraîner une stigmatisation sociale envers certains groupes, y compris les personnes infectées, celles qui ont voyagé à l’étranger, ou même les personnes associées aux personnes atteintes de la maladie, comme les membres de la famille et les professionnels de la santé (PS). En fait, travailler avec des patients potentiellement très contagieux peut conduire à une stigmatisation considérable. La stigmatisation sociale avait ainsi constitué une menace sérieuse pour le bien-être des PS, pouvant être à l’origine d’une détresse psychologique accrue. Le but de cette étude était de décrire les manifestations de la stigmatisation sociale perçues par les PS tunisiens durant la pandémie COVID-19 et d’évaluer ses facteurs prédictifs.
Population et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale descriptive et analytique entre le 8 octobre et le 10 novembre 2020, auprès de 250 PS tunisiens, moyennant un questionnaire en ligne. Nous avons utilisé un auto-questionnaire mesurant la stigmatisation liée à la pandémie COVID-19, et l’échelle « Multidimensional Scale of Perceived Social Support » (MSPSS) mesurant le niveau de soutien social perçu à partir de trois sources différentes (famille, amis, autrui significatif). L’approbation éthique a été obtenue du « Comité de protection des personnes » de l’université de Sfax, en Tunisie. L’analyse statistique a été réalisée via le logiciel Statistical Package for the Social Sciences (SPSS). Une analyse multivariée a été réalisée pour dégager les facteurs indépendants de la stigmatisation.
Résultats |
Le score moyen de stigmatisation était de 18,6±8. Les participants percevaient parfois à souvent la stigmatisation dans leurs relations avec les amis (22 %), les voisins (27,2 %), leurs parents (22,4 %) et les activités sociales (30,8 %). Cette stigmatisation était perçue principalement par l’évitement (68,4 %), et rarement par une agression verbale (6 %) ou physique (1,2 %). Le score total moyen du MSPSS était de 5,26±1,24. L’analyse univariée a montré que les PS âgés de plus de 40 ans, ainsi que ceux ayant des enfants ont rapporté des scores de stigmatisation perçue significativement plus élevés (p=0,032 et p=0,005 respectivement). Les participants ayant des antécédents de dépression étaient significativement plus susceptibles de présenter des niveaux plus élevés de stigmatisation perçue (p<0,001). Les PS exerçant depuis plus de 5 ans percevaient une stigmatisation sociale significativement plus importante (p=0,001). Ceux qui ont présenté une anosmie et/ou une agueusie, ainsi que ceux ayant été testés pour la COVID-19 ont signalé un score de stigmatisation plus élevé (p=0,015 et p=0,037 respectivement). Des sous-échelles de soutien social plus faibles (famille ; amis et proches) ainsi qu’un faible score total étaient associés à une stigmatisation perçue plus élevée (p=0,002 ; p<0,001 ; p=0,001 et p<0,001). En analyse multivariée, l’antécédent de trouble dépressif (p<0,001) ; une longue carrière (p<0,001), le fait de présenter une agueusie/anosmie (p=0,007) et un faible score total MSPSS (p<0,001) étaient significativement associés à un score de stigmatisation perçue plus élevé.
Conclusion |
Nos résultats ont montré que les PS percevaient de la stigmatisation dans tous les domaines professionnels, sociétaux et familiaux. Le soutien social semble protéger contre la stigmatisation perçue. Une éducation sanitaire appropriée ciblant le public pourrait être une méthode efficace pour prévenir le harcèlement social des PS et des patients atteints de COVID-19.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Keywords : Social stigma, Social support, COVID-19, Healthcare workers, Tunisia
Mots clés : Stigmatisation sociale, Support social, COVID-19, Professionnels de la santé, Tunisie
Plan
Vol 49 - N° 6
P. 582-588 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.