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Lésions précancéreuses anales - 21/11/23

[9-084-E-10]  - Doi : 10.1016/S1155-1968(23)77984-4 
L. Spindler a, , N. Fathallah a, S. Wylomanski b, M. Draullette c, D. Roland a, L. Kassouri a, S. Pernot d, V. Duchatelle e, J. Adam e, A. Lemonier f, g, V. de Parades a
a Service de proctologie médicochirurgicale, Groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, Institut Léopold-Bellan, 185, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, France 
b Service de gynécologie-chirurgie gynécologique, Groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, France 
c Service de gastroentérologie, Hôpital Beaujon, APHP, MICI et assistance nutritive, Structure d'urgences vasculaires intestinales, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France 
d Service d'oncologie médicale, Institut Bergonié, 229, cours de l'Argonne, 33076 Bordeaux, France 
e Service d'anatomopathologie, Groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, France 
f Université Paris-Saclay, Inrae, AgroParisTech, Institut Micalis, 92290 Chatenay-Malabry, France 
g Laboratoire de microbiologie clinique et plate-forme de dosage des anti-infectieux, Groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Le carcinome épidermoïde représente plus de 90 % des cancers de l'anus. En France, un peu plus de 2000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Son incidence est en constante augmentation. Il est plus fréquent chez la femme, avec un sex-ratio hommes/femmes de 0,3. C'est un cancer viro-induit. Il résulte de l'infection persistante par un HPV (human papillomavirus) à haut risque oncogène. Le génotype 16 est responsable de plus de 80 % des cancers de l'anus. L'apparition du carcinome invasif est précédée par le développement de lésions précancéreuses appelées lésions malpighiennes intraépithéliales ou ASIL. On distingue les lésions de bas grade (LSIL) et les lésions de haut grade (HSIL). Les hommes ayant des rapports anaux avec des hommes et vivant avec le VIH sont particulièrement à risque de cancer anal, avec un risque relatif multiplié par 100. Les autres groupes à risque sont les femmes ayant un antécédent de lésions précancéreuses et de cancers gynécologiques liés aux HPV, et les patients transplantés d'organe solide. Les taux de progression des HSIL vers le cancer invasif varient de 1 à 14 % à 5 ans. Toutefois, l'évolution des lésions précancéreuses n'est pas univoque. Le dépistage cible les populations à risque. L'objectif du dépistage est de diagnostiquer précocement les lésions précancéreuses, afin de les traiter et d'éviter la survenue d'un cancer invasif. Tout patient présentant des symptômes proctologiques doit bénéficier d'un examen clinique. Pour les patients asymptomatiques, les dernières recommandations françaises préconisent la réalisation, en première intention, d'un test HPV16, suivi, en cas de positivité, d'une cytologie anale. En cas d'anomalies à l'examen clinique et/ou cytologiques, une anuscopie haute résolution est indiquée. C'est l'examen de référence pour le diagnostic des lésions précancéreuses anales. Elle permet également le traitement ciblé des HSIL et est indiquée pour le suivi après traitement des lésions de haut grade. L'application d'imiquimod, la photocoagulation infrarouge, l'électrocoagulation au bistouri électrique et l'exérèse chirurgicale sont les principaux traitements utilisés en proctologie. Le risque de récidive après traitement est élevé, jusqu'à 50 % à 1 an. La surveillance au long cours des patients est nécessaire. La vaccination contre le HPV est le moyen de prévention primaire le plus efficace.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots-clés : Cancer de l'anus, Lésions précancéreuses anales, Lésions malpighiennes intraépithéliales, ASIL, LSIL, HSIL, HPV, VIH, Frottis anal, Test HPV, Anuscopie haute résolution, Imiquimod, Électrocoagulation, Chirurgie, Vaccin HPV


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