Les réseaux sociaux (RS) sont des plateformes de communication pouvant favoriser la mésinformation scientifique.

Un patient de 52 ans, hypertendu, connu hospitalisé pour récidive d’accident vasculaire cérébral (AVC) avec, pour signe inaugural, une chute de sa hauteur, situation face à laquelle son épouse et sa fille décidaient de faire une saignée en piquant le lobe et le pavillon des oreilles plusieurs fois à l’aide d’une aiguille de couture. Trois jours après son admission, un avis dermatologique était requis pour infiltration des oreilles. À l’examen clinique, le patient était conscient et asthénique et présentait un tableau de sepsis (T : 39°C, FR : 24 cpm, Pouls : 119ppm, TA :130/92mmHg). On notait, à l’examen dermatologique, une oreille externe droite infiltrée et érythémateuse, de multiples ulcérations à bordures irrégulières et à fond sale de tailles variables siégeant sur l’oreille externe gauche, une tuméfaction de l’hémiface gauche avec œdème palpébral occlusif, un placard érythémateux surmonté de bulles de la région cervicale gauche, des adénopathies sous maxillaires et cervicales d’allure inflammatoire, un syndrome inflammatoire biologique (hyperleucocytose à 14 600/mm, CRP à 192mg/L) et une sérologie HIV négative. Ce tableau faisait évoquer un érysipèle bulleux cervico-facial associé à une chondrite bactérienne bilatérale.

Cette association peu commune survient suite à des piqûres répétées des oreilles à l’aiguille de couture. Ce geste est motivé par une croyance populaire rendue virale sur les RS voulant qu’une personne avec suspicion d’AVC subisse de telles saignées afin d’améliorer son pronostic.

La mésinformation scientifique véhiculée par les RS peut impacter négativement la santé des populations.