Risque cicatriciel dans l’acné et trifarotène 50 μg/g : résultat d’une étude randomisée, en double-aveugle (START) - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Les cicatrices atrophiques d’acné du visage sont une séquelle dont le traitement reste difficile. L’efficacité des rétinoïdes topiques pour le traitement des lésions inflammatoires et rétentionnelles est bien documentée. Cependant, les preuves de leur efficacité sur les cicatrices atrophiques demeurent à ce jour limitées. Cette étude a évalué l’effet du trifarotène 50μg/g, rétinoïde RAR γ spécifique chez des sujets acnéiques avec cicatrices atrophiques (NCT04856904).
Matériel et méthodes |
Dans cette étude de phase 4, multicentrique, en double aveugle, ont été inclus des patients de17 à 34 ans (N=121) présentant une acné faciale modérée à sévère (score 3 ou 4 de l’Investigator's Global Assessment IGA), ≥ 20 lésions inflammatoires et ≥ 10 cicatrices d’acné atrophiques de chaque côté du visage. Chaque hémi-visage était traité soit par trifarotène 50μg/g, soit par la crème véhicule, une fois par jour le soir pendant 24 semaines, de manière randomisée en ‘split-face’. Des soins dermocosmétiques avec un nettoyant doux pour la peau, une crème hydratante et un photoprotecteur SPF 30 étaient conseillés. Le critère d’évaluation principal était la différence du nombre de cicatrices atrophiques en valeur absolue entre J0 et la semaine (S) 24. Les critères secondaires étaient la différence en nombre absolu de cicatrices atrophiques entre J0 et la semaine 20, le taux de réussite de l’évaluation globale des cicatrices (SGA) et de l’IGA défini par un score de 0 ou 1 ou une amélioration ≥ à 2 degrés par rapport à l’état basal, le nombre total de lésions acnéiques et de lésions inflammatoires à la semaine 24.
Résultats |
À S24, on notait une diminution significative des cicatrices atrophiques par rapport à J0 sur l’hémiface qui avait reçu le trifarotène versus le véhicule (−5,9 vs −2,7; p<0,0001) avec une réduction significative dès S2 (−1,5 vs −0,7; p=0,0072) et une amélioration progressive jusqu’à S20 (−5,0 vs −2,5; p<0,0001). Le taux de réussite du SGA était plus élevé dans le groupe trifarotène que véhicule à S12 (14,9% vs 5,0; p=0,0124). À S24, le trifarotène présentait une diminution significativement plus importante du taux de réussite de l’IGA (63,6% versus 31,3%), du nombre de lésions totales (70% versus 45%) et des lésions inflammatoires (76% versus 48% p<0,0001). Une plus grande proportion de sujets se sont déclarés “très satisfaits” et “envisageraient à nouveau le traitement” avec le trifarotène (91,9%) qu’avec l’excipient (82,8%). L’incidence des effets indésirables liés au traitement était de 5,8% (trifarotène) et de 2,5% (véhicule); l’effet le plus fréquent (>1%) était le tiraillement de la peau (1,7% contre 0,8%) et tous les effets étaient légers à modérés.
Discussion |
Le trifarotène est un rétinoïde topique spécifique des récepteurs de l’acide rétinoïque (RAR) gamma, exprimés dans l’épiderme. Sa balance bénéfice/risque, favorable, a été démontrée dans deux études pivots de phase 3, PERFECT 1 et PERFECT 2, rapportées en 2019 dans le Journal of the American Academy of Dermatology. L’efficacité des rétinoïdes topiques, sur les cicatrices atrophiques de l’acné n’a jamais été démontrée jusqu’à présent. Cette étude comble ce manque de preuves en illustrant le potentiel de trifarotène sur les cicatrices.
Conclusion |
Cette étude démontre que le trifarotène est efficace à la fois sur les lésions inflammatoires et les cicatrices atrophiques de l’acné, ce qui n’avait jamais été démontré auparavant.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A357 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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