Tolérance et efficacité des anti-IL23 dans le psoriasis pustuleux palmoplantaire : une série de cas - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Le psoriasis pustuleux palmoplantaire (PPPP) est une forme particulière de psoriasis. Histologiquement, on retrouve de vastes pustules spongiformes multiloculaires, une accumulation de polynucléaires neutrophiles. On distingue les formes localisées de pustulose palmoplantaire isolée, et les formes généralisées. Les traitements de cette forme de psoriasis sont mal codifiés et difficiles. La place des biothérapies n’est pas bien établie, et il existe peu de données disponibles à ce sujet, en l’absence de recommandations publiées. Nous avons recensé six cas de PPPP traités par anti-IL23.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude monocentrique rétrospective incluant tous les patients présentant un PPPP chez qui avait été initié un traitement anti-IL23 entre 2017 et 2023. L’analyse statistique portait sur l’efficacité et la tolérance du traitement.
Résultats |
Six patients ont été inclus : cinq femmes et un homme, d’âge médian 64 ans (38–87). Tous avaient un PPPP isolé, avec échec des traitements locaux et d’au moins deux traitements systémiques. Deux patients sur six présentaient une atteinte des paumes uniquement et quatre une atteinte palmoplantaire. Le score ppPASI était en moyenne de 10 (8–11). Une patiente présentait un rhumatisme psoriasique associé, avec atteinte axiale et périphérique. Sur les six patients, quatre ont été mis sous guselkumab et deux sous risankizumab. Entre 3 et 6 mois, on obtenait une réponse partielle chez cinq patients et une réponse complète chez un patient. On obtenait un ppPASI 75 chez un patient et un ppPASI 50 chez quatre patients. À un an, nous avions des données pour quatre des six patients et un recul insuffisant pour les deux autres. Parmi ces quatre patients, on obtenait un ppPASI 75 chez trois patients et un ppPASI 100 chez un patient. À deux ans, nous avions des données pour trois patients. On obtenait un ppPASI 100 chez un patient et un ppPASI 90 chez le troisième. À trois ans, on notait une progression chez une patiente et un maintien de la réponse chez une autre. Concernant l’efficacité sur l’atteinte articulaire, elle était partielle. Le traitement a été arrêté chez une patiente sur six après 34 mois, pour cause de perte d’efficacité ; il est toujours en cours chez le reste des patients. Concernant la tolérance, elle était excellente avec aucun effet indésirable rapporté.
Discussion |
Le PPPP représente un véritable défi thérapeutique. La tendance actuelle est de suivre les recommandations pour le psoriasis en plaques, en l’absence de recommandations spécifiques établies pour les PPPP. Les anti-IL23 pourraient être une classe thérapeutique intéressante, avec une efficacité qui semble se maintenir dans le temps. Leur place dans la stratégie thérapeutique reste à établir.
Conclusion |
Les anti-IL23 semblent être une option thérapeutique efficace pour le PPPP. Davantage d’études sont nécessaires pour étayer cette hypothèse et évaluer leur efficacité sur le long terme.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A309 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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