Le psoriasis peut commencer à tout âge, bien qu’il soit moins fréquent chez les enfants que chez les adultes. Plusieurs études ont révélé des taux accrus de troubles de santé mentale chez les personnes atteintes de psoriasis. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact physique et mental du psoriasis en fonction de l’âge chez des patients nécessitant un traitement systémique.

Notre étude est une cohorte, observationnelle, prospective et multicentrique, en vie réelle en France. De décembre 2020 à janvier 2023, 1244 patients atteints de psoriasis modéré à sévère, ayant une indication de modification ou d’introduction d’un traitement systémique, ont été inclus. La sévérité clinique du psoriasis a été évaluée selon le score PASI. L’impact physique et psychique du psoriasis a été évalué à l’aide des score DLQI et SF12. Les données ont ensuite été analysées à l’aide du test de Wilcoxon-Mann-Whitney et du Chi².

Dans notre étude, il n’y a pas de différence significative de sévérité clinique du psoriasis selon l’âge. Nos résultats sont conformes avec ceux de la littérature. Pourtant, les jeunes patients sont plus impactés sur leur qualité de vie et plus particulièrement sur leur santé mentale par rapport aux patients plus âgés. Le DLQI médian des moins de 45 ans était de 11, contre 6 chez les plus de 75 ans. Un DLQI entre 11 et 30 est présent chez 52,9 % des moins de 45 ans vs 18 % après 75 ans. De même, la santé mentale des moins de 45 ans d’après le score SF12 était de 38,5 vs 44,4 chez les plus de 75 ans. Des facteurs liés au travail, à la relation avec le partenaire et d’autres sujets qui concernent les jeunes peuvent expliquer cette différence de scores de qualité de vie en comparaison à la population plus âgée. À l’inverse, le psoriasis affecte la qualité de vie indépendamment de sa sévérité clinique, d’où l’importance de prendre en considération la santé mentale comme une comorbidité importante associée au psoriasis.