Dermoscopie de 6 cas de maladie de Bowen vulvaire - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
La maladie de Bowen (MB) est une néoplasie intra-épithéliale vulvaire HPV induite. En absence de traitement adéquat, elle peut évoluer vers un carcinome épidermoïde invasif. La dermoscopie est un moyen non invasif, utile dans le diagnostic positif, l’orientation du site de biopsie ainsi que dans le suivi post thérapeutique. Objectif: rapporter les différents aspects dermoscopiques de 6 cas de MB vulvaire.
Matériel et méthodes |
Une évaluation clinique et dermoscopique a été réalisée, complétée par une étude histologique.
Résultats |
L’âge moyen était de 59 ans (extrêmes 47 ans–69 ans). Le prurit était constamment rapporté, 3 patientes rapportaient une douleur et 3 autres un saignement au moindre traumatisme. Des plaques leucoplasiques ou érythroplasique ont été objectivées chez 4 patientes et une pigmentation chez 4 patientes. Les aspects dermoscopiques sont résumés dans le tableau 1. Une biopsie a été réalisée chez toutes nos patientes confirmant le diagnostic. 2 de nos patientes ont bénéficié d’un traitement conservateur: photothérapie dynamique (PDT) et topiques immunomodulateurs, les autres d’une exérèse chirurgicale.
Discussion |
La MB vulvaire se manifeste généralement par une plaque unique leucoplasique, érythroplasique ou pigmentée, prurigineuse qui s’étend de façon centrifuge sans guérison centrale. Nos résultats concordent avec ceux de la littérature (zones blanches ou brunes sans structures, vascularisation glomérulaire et aspect cérébriforme). La vascularisation glomérulaire correspond histologiquement aux vaisseaux sanguins dilatés du derme papillaire. Les vaisseaux glomérulaires de la MB sont plus gros et plus régulièrement disposés que ceux en points et en épingle à cheveux objectivés dans d’autres carcinomes invasifs. De plus, les zones blanches sans structures à la dermoscopie correspondent à l’hyperkératose parakératosique retrouvée à l’histologie. Des aires pigmentées sans structures, des globules gris-bruns, peuvent être présentes dans la MB pigmentée. Ces derniers se disposent linéairement à la périphérie de la lésion, et sont en corrélation avec des groupes de mélanophages au niveau du derme superficiel et des kératinocytes ou mélanocytes pigmentés au niveau de la couche basale. Après un traitement conservateur par PDT, une surveillance clinique etdermoscopique s’avère très utile afin d’évaluer la réponse thérapeutique et de détecter les récidives.
Conclusion |
Le patron vasculaire glomérulaire et les aires blanches kératosiques sont caractéristiques et constituent la clé du diagnostic de la MB vulvaire. Néanmoins, d’autres études sont nécessaires pour évaluer la spécificité et la sensibilité de ces critères dans la différenciation du Bowen vulvaire des autres pathologies tumorales ou inflammatoires.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A300 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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