L’origine ethnique et culturelle peut influencer le sentiment de stigmatisation chez les patients atteints de vitiligo - 18/11/23
Résumé |
Le vitiligo est une affection relativement courante, qui touche environ 0,5 à 2 % de la population mondiale. Le vitiligo entraîne l’isolement, la stigmatisation, la perte de l’estime de soi, la dépression et la gêne. Il semble que les personnes à la peau mate sont plus impactées par le vitiligo dans leur vie quotidienne. Une dégradation de la qualité de vie a été observée chez les sujets à peau mate comparé aux sujets à peau claire. L’objectif de cette étude était d’étudier et de comparer la prévalence du sentiment de stigmatisation [SS] associée au vitiligo dans différentes populations ethniques.
Matériel et méthodes |
Les patients atteints de vitiligo [PaV] ont été identifiées dans le cadre d’une étude internationale en ligne menée auprès de la population adulte générale (n=50.552), âgée de plus de 16 ans dans 20 pays de des 5 continents. Le vitiligo a été déclaré par les patients sur la base d’un diagnostic confirmé par un médecin. Les patients atteints de vitiligo qui ont accepté de préciser leur origine ethnique dans les pays où la législation le permet [EADV STUDY] et de classer leur peau selon l’un des six phototypes cutanés de Fitzpatrick ont été regroupés. Quatre groupes ont été distingués : descendance africaine, descendance caucasienne, cohorte asiatique (EA) et cohorte indienne (I). Les patients ont été divisés en deux groupes, ceux qui reconnaissent un vitiligo sur au moins une zone visible (tête, visage, cou, bras ou mains) et ceux qui déclarent une atteinte de zones non visibles (abdomen, jambes, pieds, organes génitaux).
Résultats |
Un total de 764 personnes ont revendiqué être atteint d’un vitiligo confirmé par un médecin, 488 ont déclaré leur phototype de peau et leur origine ethnique. Parmi eux, 246 (50,4 %) étaient des hommes et 242 (49,6 %) des femmes. Il y avait 40 (13,9 %) patients d’ascendance africaine, 230 (79,9 %) d’ascendance caucasienne, 86 (29,9 %) d’ascendance asiatique et 132 (45,8 %) d’ascendance indienne. Parmi les 364 (74,9 %) patients ayant déclaré un vitiligo sur les zones visibles, 268 (54,9 %) se sont sentis ostracisés ou rejetés par les autres, 271 (55,5 %) se sont sentis regardés avec dégoût, 270 (55,3 %) ont rapporté que les gens évitaient de les toucher, et 267 (54,7 %) ont rapporté que les gens évitaient de les approcher à cause de leur vitiligo. La prévalence du SS n’était pas significativement différente parmi les 4 groupes ethniques de PaV, à l’exception des répondants indiens qui étaient plus susceptibles de se sentir stigmatisés que les descendants caucasiens (89,4 % vs 63,5 % dans la population non atteinte de SS ; P <0,0001). La prévalence de la SS chez les patients présentant des lésions sur les parties visibles et ceux ne présentant pas de lésions sur les parties visibles n’était pas significativement différente (71,2 % VS 77,3 % ; P=0,68). Les répondants indiens présentant des lésions sur les parties visibles et ceux ne présentant pas de lésions sur les parties visibles étaient plus susceptible d’éprouver des SS que les descendants caucasiens.
Discussion |
Le sentiment de stigmatisation des personnes atteintes de vitiligo est très répandu dans le monde entier, avec une prévalence nettement plus élevée dans le sous-continent indien.
Conclusion |
Des campagnes d’éducation ciblant la population générale et visant à décrypter les croyances et les comportements liés au vitiligo sont de la plus haute importance et peuvent contribuer à réduire la stigmatisation à l’égard des personnes atteintes de vitiligo.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A280 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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