Le ribociclib est un inhibiteur de kinase cycline-dépendante (CDK4/6) utilisé dans le traitement du cancer du sein métastatique avec récepteurs hormonaux positifs et Her2 négatif. Cette thérapie innovatrice offre une meilleure survie au prix d’éventuels effets indésirables, y compris cutanés. Nous rapportons une observation de lésions de vitiligo apparues lors du traitement par ribociclib.

Une patiente âgée de 70 ans, suivie pour un cancer du sein avec métastase osseuse depuis trois ans et traitée par ribociclib depuis deux ans, nous a consultés pour des macules hypochromes bilatérales et prurigineuses au niveau du visage et des avant-bras. Ces lésions étaient apparues il y a 6 mois et s’aggravaient progressivement. L’accentuation du contraste sous lumière de Wood était en faveur du vitiligo. La patiente traitée par corticothérapie orale et inhibitrice de calcineurine topique. Le bilan de contrôle de sa néoplasie a révélé un échappement au ribociclib justifiant son arrêt. Le rôle du médicamenteux est possible selon la méthode française d’imputabilité de Bégaud.

Les lésions de vitiligo associées au ribociclib ont été décrites dans de rares cas. Le mécanisme physiopathologique n’est pas clair. Il paraît être lié à une apoptose prématurée des mélanocytes. Dans les cas rapportés, les patients ont été mis sous inhibiteurs de la calcineurine avec une légère amélioration, inconstante. L’arrêt du traitement antitumoral n’a été proposé dans aucun cas. Le remplacement par une autre molécule de la même famille a été tenté sans amélioration. Ceci serait dû soit à un effet commun de la classe, soit à l’irréversibilité du processus lésionnel. Après la fin de la période du traitement, on n’a pas noté de régression. Cette évolution reste à suivre dans le cas de notre patiente. Un accompagnement psychologique est préconisé devant le préjudice esthétique, d’autant plus qu’une alopécie induite par le traitement antitumoral peut être concomitante.

Nous rapportons un effet indésirable rare du ribociclib. Bien que cette hypomélanose ne soit pas grave, elle semble ne pas répondre totalement au traitement habituel du vitiligo.