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Utilisation de la réalité virtuelle thérapeutique dans le soin des plaies chroniques - 18/11/23

Doi : 10.1016/j.fander.2023.09.493 
J. Guillet 1, , C. Emonet 2, V. Hebert 1, P. Carvalho 1, P. Joly 1
1 Dermatologie, CHU de Rouen, Rouen, France 
2 Dermatologie, service des urgences, CHU, hôpitaux de Rouen, Rouen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les douleurs des patients porteurs de plaies chroniques sont fréquentes et accentuées lors de la réfection du pansement ou de la détersion. L’utilisation des opioïdes et anxiolytiques est courante, mais peut être à l’origine d’effets indésirables chez des patients souvent âgés et polypathologiques. Le but de cette étude était d’identifier l’impact de l’utilisation de la réalité virtuelle pour la gestion de la douleur et de l’anxiété lors des soins chez des patients pris en charge pour des plaies chroniques.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude prospective, non randomisée de 12 mois (mars 2021 à mars 2022) en consultation et en hospitalisation. Nous avons inclus tous les patients adultes, pris en charge pour des plaies chroniques, acceptant d’utiliser le casque de réalité virtuelle lors des soins et pouvant répondre au questionnaire. Les patients ayant déjà bénéficié de cet outil auparavant étaient exclus. Nous avons pris le patient comme son propre témoin. Le casque de réalité virtuelle et le casque audio étaient installés sur la tête du patient, la tablette permettait de choisir le programme et la durée de séance (10 ou 20minutes). Le patient se retrouvait dans un paysage immersif à 360° et dans une ambiance sonore apaisante et le soin infirmier était réalisé. Les éventuels traitements antalgiques ou anxiolytiques étaient inchangés au cours de l’étude. Après les 2 soins avec et sans casque, un questionnaire évaluait le niveau d’anxiété et de douleur ressenti lors de la réfection du pansement sur une échelle standardisée de 1 à 10, ainsi que la satisfaction du patient.

Résultats

Nous avons inclus 20 patients, d’âge moyen 73 ans et porteurs d’ulcères de jambes. Lors du soin, la douleur moyenne était de 6,2 sans casque et de 3,8 avec casque, correspondant à une réduction de la douleur de 39 % (p=0,0001). L’anxiété moyenne était de 4,1 sans casque, contre 2,7 avec casque, correspondant à une réduction de l’anxiété de 34 % (p = 0,001). Quatre-vingt-sept pour cent des patients étaient satisfaits et favorables à une nouvelle utilisation.

Discussion

On constate une réduction importante de la douleur et de l’anxiété lors de l’utilisation du casque de réalité virtuelle lors de la réalisation des soins des plaies. On note que même la population âgée se prête volontiers à l’utilisation de ces nouvelles technologies avec un fort niveau de satisfaction. Une étude a suggéré que la réalité virtuelle est plus efficace chez les personnes âgées. Son utilisation n’est pas soignant-dépendante et ne requiert pas de formation préalable à l’hypnose, elle semble moins chronophage que l’hypnose conversationnelle. Le casque de réalité virtuelle fait partie de l’arsenal des thérapies non médicamenteuses et est utilisé depuis cette étude quotidiennement.

Conclusion

L’utilisation du casque de réalité virtuelle lors des soins de plaies chroniques montre un impact fort sur la diminution de la douleur et de l’anxiété, y compris chez des patients âgés. Ces soins sont habituellement redoutés, car douloureux ou angoissants pour les patients, mais sont aussi parfois source de stress chez les soignants. La réalité virtuelle permet d’augmenter la sensation de bien-être pour le patient, mais aussi pour le soignant au bénéfice de la qualité des soins.

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Vol 3 - N° 8S1

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