Acide tranexamique en injections intradermiques dans le mélasma : évaluation clinique et dermoscopique - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Le mélasma est un trouble acquis de la pigmentation du visage. L’utilisation de l’acide tranexamique (TXA) pour le traiter a été rapportée pour la première fois en 1979. L’objectif de notre étude était de déterminer l’effet du TXA en injections intradermiques (IID) sur le mélasma.
Matériel et méthodes |
Nous avons instauré chez onze patients ayant un mélasma des IID de TXA à 2 semaines d’intervalle, associés à une photoprotection pendant 3 mois. La concentration du produit utilisé était de 50mg/mL et la quantité de produit injecté dans la zone affectée était de 0,1mL par point à 1cm d’intervalle. La sévérité de la maladie a été évaluée avant le début et à la fin du traitement en utilisant le score Melasma Area and Severity Index (MASI). Le dermatoscope Dermlite II PRO en lumière polarisée a servi pour le suivi des patients.
Résultats |
Les 11 patients étaient âgés de 28 à 49 ans (moyenne = 38,3 ans), majoritairement de sexe féminin (sexe-ratio = 1/10) et étaient de phototype III (27 %), IV (63 %) ou V (9 %). Ces patients avaient un mélasma mixte avec un score MASI initial de 6 à 20 (moyenne = 10,45). Ce score a diminué de façon variable chez tous les patients avec un taux de dégression par rapport aux valeurs initiales allant de 16,6 % à 50 % (moyenne = 33,4 %) après 6 séances d’IID de TXA. La dermoscopie avant le traitement a montré un réseau pigmentaire réticulé épargnant les orifices des glandes sudorales et les follicules pilo-sébacés et un fond érythémateux. L’intensité de la pigmentation ainsi que l’érythème ont été réduits après les 6 séances d’IID de TXA dans 81 % des cas. Six patients (54 %) ont noté l’apparition d’un érythème, d’un œdème ou de sensation de picotements spontanément résolus après 4 à 6jours.
Discussion |
Plusieurs études ont prouvé l’efficacité du TXA dans les différentes formes de mélasma, seul ou en adjuvant. Certains auteurs ont conclu à une efficacité supérieure de la voie orale par rapport à la voie topique et intradermique. Quant à la posologie, il a été démontré que l’IID du TXA à la concentration de 4mg/mL ou 100mg/mL toutes les 2 semaines pendant 8 semaines a permis une réduction significative du MASI sans différence statistiquement significative entre les 2 groupes. La concentration utilisée dans notre étude (50mg/mL) a permis d’obtenir des résultats aussi satisfaisants. Le mécanisme d’action du TXA permet d’expliquer les résultats dermoscopiques obtenus. C’est un agent fibrinolytique qui inhibe la voie plasminogène-plasmine, agit sur les interactions entre mélanocytes et kératinocytes, inhibant ainsi la synthèse de la mélanine. De plus, le TXA par ses effets anti-angiogéniques permet de moduler la composante vasculaire du mélasma. Nos données rejoignent celles de la littérature concernant les effets secondaires du TXA injectable qui sont fréquents, mineurs et représentés par l’érythème, l’irritation et la douleur résolus au bout de 7jours.
Conclusion |
Malgré le nombre réduit de patients dans notre série, nous constatons l’efficacité et l’innocuité du TXA injectable dans le traitement du mélasma.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A268-A269 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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