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Le retentissement des dermatoses chroniques sur la vie sexuelle et amoureuse des patientes - 18/11/23

Doi : 10.1016/j.fander.2023.09.478 
S. Bensalem 1, , M. Benkaraache 1, K. Kaddar 1, N. Zizi 1, 2, S. Dikhaye 1, 2
1 Service de dermatologie, vénérologie et allergologie, CHU de Mohammed VI, Oujda, Maroc 
2 Laboratoire d’épidémiologie, de recherche clinique et de santé publique, faculté de médecine et de pharmacie d’Oujda, université Mohammed Premier, Oujda, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les dermatoses chroniques peuvent avoir un impact sur la qualité de vie des patients, mais aussi sur la vie sexuelle et amoureuse des patients. L’objectif de notre étude est d’évaluer ce retentissement.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude transversale avec un recueil prospectif des données concernant des patientes suivies pour différents motifs dermatologiques chroniques. Seules les patientes sexuellement actives et âgées entre 18 et 60 ans étaient incluses. Nous avons utilisé un questionnaire comprenant des questions sur la pathologie en cause et le score FSFI (Female Sexual Function Index). Le score peut aller de 2 à 36 avec une valeur seuil de 26,55.

Résultats

Nous avons colligé 122 patientes suivies pour psoriasis (52), vitiligo (33), prurit chronique (16), pemphigus (15), mycosis fongoïde (MF) (4), maladie de Verneuil (1), pemphigoïde bulleuse (PB) (1). L’âge moyen était de 39,2. Au total, 37,7 % de nos patientes rapportaient que leur dermatose avait été un frein à leur vie amoureuse et au moins une fois à l’origine de conflit dans leur couple. La moyenne du score FSFI était de 22,2±8,5. Une DS était présente chez 63,9 % des patientes avec un score ≤ 26,55. Concernant les items, les scores les plus bas étaient attribués au désir, à l’excitation et à l’orgasme. Parmi les patientes avec DS, 92,3 % avaient au moins une zone sensuelle atteinte (zone génitale, seins, fesses). Il existe ainsi une corrélation positive et significative entre la dysfonction sexuelle et l’atteinte d’une zone sensuelle (p<0,001). Chez les patientes suivies pour psoriasis, le score FSFI a révélé une DS chez 67,3 % des patientes avec un score moyen de 21,2 avec une corrélation positive entre le score PASI et le score FSFI (p<0,001). Quant aux patientes souffrant de vitiligo, une DS était trouvée chez 48,4 % des patientes avec un score moyen de 26,3. Nous n’avons pas retrouvé de corrélation positive entre le score VES et le score FSFI avec p=0,19. Chez les patientes suivies pour pemphigus, une DS était trouvée chez 73,3 % des patientes avec un score moyen de 18,9. Nous n’avons pas trouvé de corrélation positive entre le PDAI et le score FSFI avec p=0,055. En ce qui concerne les patientes avec prurit chronique, une DS était trouvée chez 75 % des patientes avec un score moyen de 20,6 et, avec MF, 50 % avaient une DS avec un score moyen de 22,9. Les deux patientes, l’une suivie pour PB et l’autre pour maladie de Verneuil, avaient toutes les deux une DS avec des scores respectivement de 14,2 et de 8. Dans notre étude, il n’existait pas de différences significatives de DS dans ces différentes maladies (p=0,16).

Discussion

Les données de la littérature concernant la santé sexuelle en dermatologie sont réduites. Les dermatoses chroniques touchent souvent des zones dites sensuelles et ceci peut ainsi entraîner une baisse du désir sexuel ou de l’excitation. Lorsque ces dermatoses touchent les muqueuses, elles peuvent entraîner également une xérose et ainsi des soucis de lubrification et de dyspareunie rendant ainsi l’acte sexuel pénible pour les deux partenaires. Dans notre étude, le score moyen de FSFI trouvé était de 19,6 et tous les domaines sexuels étaient touchés.

Conclusion

Les résultats de notre étude ont objectivé l’importance de la dysfonction sexuelle chez les patientes souffrant de dermatoses chroniques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 3 - N° 8S1

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