Expression cutanée des champignons contaminants - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Les champignons contaminants sont des saprophytes très répandus dans l’environnement. Ils sont de plus en plus responsables de lésions cutanées aussi bien chez des sujets immunocompétents qu’immunodéprimés. Le but de cette étude est d’attirer l’attention sur l’émergence de ce type de champignons et préciser leurs expressions cliniques.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective des mycoses cutanées invasives à moisissures, en dehors des mucormycoses rhino-orbito-cérébrales avec des localisations cutanées, colligées dans notre laboratoire sur une période de 28 ans (1995–2022). Le diagnostic a été confirmé par des examens mycologiques multiples et/ou anatomopathologiques.
Résultats |
Vingt-neuf patients avaient des lésions cutanées dues à champignons contaminants. Cinq cas d’atteintes cutanées étaient secondaires à des mycoses invasives: 3 cas d’aspergilloses disséminées chez des enfants immunodéprimés (granulomatose septique, syndrome de Chediak-Higashi, leucémie aiguë lymphoblastique) et un cas de fusariose disséminée due à Fusarium oxysporum chez une femme enceinte immunocompétente. Scopulariopsi brevicaulis a été aussi responsable de plusieurs lésions ulcéro-nécrotiques du lobule de l’oreille et du cuir chevelu en plus de son envahissement ganglionnaire et pulmonaire chez une femme, sans antécédents pathologiques particuliers. Concernant les atteintes cutanées locales invasives, nous avons noté des présentations cliniques variées. 12 cas d’abcès sous cutanés dus à Aspergillus (58,3 %), à Rhizopus sp (25 %) et à Scytalidium (16,6 %) ont été colligés. Un cas d’alternariose cutanée s’est exprimé par de multiples nodules érythémato-crouteuses violacés au niveau des 2 jambes secondaire à un traumatisme par des ciseaux de laine. Nous avons diagnostiqué aussi 3 cas de cellulites nécrosantes dues à des mucorales et un cas de mycétome. Un cas d’atteinte cutanéo-muqueuse à Veronea bothryosa a été noté chez une femme immunocompétente. Chez 6 patients, le diagnostic a été confirmé par l’examen microscopique des biopsies alors que les cultures n’ont pas poussé.
Discussion |
On assiste actuellement à l’émergence de ces champignons contaminants avec un spectre varié et des sensibilités différentes aux antifongiques et dont le pouvoir pathogène reste parfois inexpliqué. Ils sont caractérisés par un polymorphisme clinique. L’expression des atteintes cutanées peut être primitive ou secondaire à une dissémination. Le diagnostic est parfois difficile et exige des prélèvements multiples et une identification précise de l’espèce nécessitant parfois le recours aux techniques moléculaires.
Conclusion |
Le diagnostic rapide nécessite une collaboration entre mycologues et dermatologues afin d’adapter un traitement précoce pour prévenir la dissémination de ces mycoses surtout chez les immunodéprimés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 3 - N° 8S1
P. A232 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?