Caractéristiques histologiques de l’infection à Monkeypox lors de l’épidémie de 2022 en France - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Le Mpox virus (orthopoxvirus simien) est un virus à ADN double brin, membre du genre Orthopoxvirus, apparenté au virus de la variole. En mai 2022, l’épidémie de Mpox s’est propagée dans le monde avec 110 pays touchés, 87 000 cas et 112 décès, en premier lieu chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Matériel et méthodes |
Nous avons mené une série de cas entre le 17 juin 2022 et le 23 juin 2022. Cinq patients avec une présentation typique de l’infection, un test par PCR viral positif et volontaires pour une biopsie cutanée ont été inclus.
Résultats |
Les 5 patients étaient des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes avec un âge médian de 25 ans. Trois étaient sous PrEP pour le VIH. Le nombre médian de partenaires sur le dernier mois était de 2. Quatre patients ont eu des rapports sexuels non protégés. Cliniquement, ils présentaient des adénopathies (5/5), de la fièvre (4/5), une pharyngite (2/5), une céphalée (1/5), une conjonctivite (1/5), une angine (2/5), une toux (1/5), une lymphangite pénienne (1/5). Ils avaient tous une éruption vésiculopustuleuse avec atteinte génitale et/ou anale. Tous les patients avaient une PCR Mpox positive sur des prélèvements cutanés ou pharyngés. Histologiquement étaient présentes des pustules renfermant un infiltrat inflammatoire mixte avec des kératinocytes nécrosés et des corps ronds éosinophiles cytoplasmiques de type Guarnieri évocateurs d’effets cytopathogènes. Certains kératinocytes étaient pâles et ballonisés. En périphérie des pustules, une dermite de l’interface était présente avec vacuolisation de la jonction dermo-épidermique, une exocytose de lymphocytes et de neutrophiles. Dans le derme papillaire, un infiltrat inflammatoire polymorphe abondant était présent avec une leucocytoclasie, un œdème, une congestion
Discussion |
Deux études portant sur des épidémies précédentes dans une zone d’endémie ont décrit des données histologiques de Mpox. Nos résultats sont conformes à leurs descriptions. Bayer-Gardner montrait en 2005 que seul le stade pustuleux présentait des modifications cythopathogènes virales: corps d’inclusion intracytoplasmiques éosinophiles de type Guarnieri et nucléaires avec un aspect en « verre dépoli » éosinophile. L’infiltrat inflammatoire périvasculaire et péri-eccrine dermique était plus important au stade pustuleux. La dermite d’interface n’était décrite qu’au stade vésiculeux. Stagles décrivait en 1985 uniquement des corps d’inclusion intracytoplasmiques (non nucléaires), un infiltrat inflammatoire dermique était également décrit mais pas de dermite de l’interface.
Conclusion |
Les résultats histologiques reflètent la sémiologie particulièrement inflammatoire des lésions observées lors de l’épidémie avec un effet cytopathogène viral, une dermite de l’interface et un infiltrat dermique inflammatoire mixte, superficiel et profond.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A227 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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