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Deux cas d’encéphalite compliquant un zona ophtalmique. - 18/11/23

Doi : 10.1016/j.fander.2023.09.360 
P. Boitez 1, , P. Danneels 2, S. Rocour 1, D. Lechevalier 1, N. Sigg 1, L. Martin 3
1 Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France 
2 Maladies infectieuses, CHU d’Angers, Angers, France 
3 Dermatologie-vénéréologie, CHU d’Angers, Angers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le zona est une ganglio-radiculite postérieure aiguë due à la réactivation du VZV resté latent dans les neurones des ganglions nerveux. Le zona ophtalmique est une éruption métamérique vésiculeuse de la première branche du nerf trijumeau (V1). Les principales complications sont oculaires (50 à 70% des cas). Si le zona ophtalmologique est rarement associé à une encéphalite (0,1–0,2%) les encéphalites à VZV sont l’une des principales causes d’encéphalite infectieuse, souvent associées à une éruption vésiculeuse concomitante. Nous rapportons les cas de deux patients hospitalisés pour zona ophtalmique, où nous avons discuté l’association synchrone d’une encéphalite à VZV.

Observations

Le premier patient, âgé de 88 ans, sans antécédent neurologique, présentait un zona ophtalmique compliqué d’une kérato-uvéite, associé à une confusion fébrile et à une ataxie cérébelleuse. L’IRM cérébrale et l’EEG n’objectivaient pas de signes francs d’encéphalite. La ponction lombaire trouvait 3 éléments/mm3, une hyperprotéinorachie à 0.48g/l, une hypoglycorachie avec un rapport glycorachie/glycémie capillaire à 0,5 et une PCR VZV positive. L’aciclovir 15mg/kg permettait une régression des symptômes neurologiques. Le second patient, âgé de 87 ans, avait une démence à corps de Lewy. Il présentait un zona ophtalmique associé à un syndrome confusionnel aigu avec agitation et hallucinations. La ponction lombaire trouvait 7 éléments/mm3, une hyperprotéinorachie modérée à 0,62g/l et une PCR VZV positive. Un traitement par aciclovir à 15mg/kg était débuté dans l’hypothèse d’une encéphalite. L’évolution neurologique était favorable sous traitement. Les deux patients ont présenté une insuffisance rénale aiguë partiellement régressive à l’arrêt du traitement.

Discussion

Dans la littérature, les éléments du diagnostic d’encéphalite à VZV ne sont pas consensuels et reposent sur un faisceau d’arguments. Le syndrome encéphalitique peut comporter un syndrome confusionnel, des signes de focalisation, une paralysie d’un nerf crânien, une aphasie, des mouvements anormaux, et des crises épileptiques. Les imageries cérébrales mettent inconstamment en évidence des lésions vasculaires ischémiques, causées par la vasculopathie granulomateuse associée à la réplication virale. L’EEG est également souvent mis en défaut avec une sensibilité < 50 %. L’analyse du LCS peut être normale ou montrer une pléiocytose à prédominance lymphocytaire. La PCR VZV permet d’affirmer la présence virale dans le système nerveux. Cependant, on admet que la réplication non pathologique du VZV est possible, sans que nous ayons trouvé de données bibliographiques confirmant cette assertion. Une encéphalite à VZV doit donc être évoquée devant tout zona ophtalmique associé à des symptômes neurologiques incluant la confusion. La gravité de cette infection, en termes de létalité et de séquelles, nécessite un diagnostic précoce et un traitement antiviral. Cependant le risque d’iatrogénie incite à déterminer précisément la place d’une PCR VZV positive dans le LCS dans la démarche diagnostique.

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Vol 3 - N° 8S1

P. A226 - décembre 2023 Retour au numéro
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