Kérion du pubis et de la vulve - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Le kérion de Celse est une teigne inflammatoire et suppurative qui touche les parties pileuses du corps, essentiellement le cuir chevelu. Nous rapportons deux cas de localisation atypique au niveau du pubis et de la vulve chez deux jeunes filles immunocompétentes.
Observations |
Une jeune fille de 16 ans s’est présentée pour des lésions inflammatoires du pubis, apparues deux semaines auparavant. Un traitement initial par amoxicilline-acide clavulanique avait été instauré sans efficacité. À l’examen, il y avait un placard inflammatoire douloureux du pubis et de la vulve, induré à la palpation, avec des nodules inflammatoires adjacents. Des adénopathies inguinales sensibles étaient palpables. Les prélèvements bactériologiques étaient négatifs. Les prélèvements mycologiques révélaient la présence des filaments mycéliens à l’examen direct et la culture confirmait secondairement la présence de Microsporum canis. L’interrogatoire notait la présence d’animaux de compagnie. La griséofulvine était instaurée à la dose de 25mg/kg/j associée aux antifongiques locaux avec une bonne évolution. Une fille de 14 ans, issue d’un milieu rural, consultait pour des lésions pubiennes évoluant depuis trois mois, résistant aux traitements par antibiothérapie générale et locale. L’examen a montré un placard pustuleux et croûteux du pubis avec absence de poils, associé à des plaques érythémato-squameuses annulaires du tronc et des cuisses. Des adénopathies inguinales bilatérales étaient palpables. Les prélèvements mycologiques révélaient des filaments à l’examen direct et la culture étaient positive à Trichophyton mentagrophytes. La patiente était traitée par la griséofulvine à la dose de 25mg/kg/j associée aux antifongiques locaux. L’évolution était favorable après un mois de traitement.
Discussion |
Le kérion de Celse de localisation au pubis et à vulve est exceptionnel (9 cas pubiens dans la littérature). La localisation vulvaire peut être confondue avec d’autres affections dermatologiques comme une cellulite, un anthrax, une folliculite, un eczéma de contact, un psoriasis pustuleux, voire un pemphigus. Ce cas illustre des localisations atyiques d’infection à dermatophytes, ce qui rend parfois le diagnostic difficile et conduit à une prise en charge tardive. L’originalité de notre cas est la localisation pubienne qui est très rare, source de retard diagnostique et de comorbidités.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A226-A227 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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