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Œdème labial compliquant le traitement d’une leishmaniose à Leishmania tropica - 18/11/23

Doi : 10.1016/j.fander.2023.09.358 
S. Tzoumpa 1, , A. Izri 2, M. Akhoundi 3, B. Petitjean 4, A. Louchez 5, M. Aljundi 1, 5, F. Caux 1
1 Service de dermatologie, hôpital Avicenne, AP–HP, Université Sorbonne-Paris-Nord, Bobigny, France 
2 Laboratoire de parasitologie-mycologie, hôpital Avicenne, AP–HP, université Sorbonne-Paris-Nord, Bobigny, France 
3 Laboratoire de parasitologie-mycologie, hôpital Avicenne, AP–HP, université Sorbonne-Paris-Nord, Bobigny, France 
4 Laboratoire d’anatomopathologie, Centre hospitalier intercommunal de Poissy, Saint-Germain-en-Laye, France 
5 Service de dermatologie, hôpital François Quesnay, Mantes-la-Jolie, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La leishmaniose a une présentation clinique souvent trompeuse et pose des difficultés diagnostiques et thérapeutiques. Nous rapportons un cas de leishmaniose cutanée chez un sujet jeune immunocompétent, avec réaction labiale inédite aux traitements antiparasitaires.

Observations

Un homme de 26 ans, originaire d’Afghanistan, sans antécédents, consultait pour des lésions du visage évoluant depuis 9 ans, des papules érythémato-orangées des joues, du nez, des hélix et des lèvres. L’analyse anatomopathologique des lésions (joue et hélix gauches) montrait une inflammation granulomateuse épithélioïde, gigantocellulaire non nécrosante avec hyperplasie épidermique. Les colorations (PAS, Grocott, Ziehl) et les cultures mycobactériologiques, mycologiques et sur milieu NNN étaient négatives. Le bilan biologique, radiologique et l’examen ORL étaient normaux en dehors d’un taux d’enzyme de conversion de l’angiotensine légèrement augmenté (85 U/L). Dans l’hypothèse d’une sarcoïdose, un traitement par hydroxychloroquine 400mg/jour et méthotrexate 15mg/semaine était débuté mais arrêté devant l’aggravation de l’atteinte labiale. Une leishmaniose était évoquée et une PCR réalisée sur une lésion de la joue. Des infiltrations intralésionnelles d’antimoniate de méglumine permettaient un aplatissement des lésions, mais était compliquées d’un œdème important de la lèvre inférieure quelques heures après la deuxième injection. Le diagnostic de leishmaniose cutanée était confirmé par la positivité de la PCR pour Leishmania tropica et la présence de nombreux corps de Leishman sur une biopsie de la muqueuse labiale œdématiée. Devant l’étendue de cette leishmaniose, deux injections d’amphotéricine B liposomale 3mg/kg étaient réalisées. L’œdème labial se majorait également 48h après la perfusion.

Discussion

Nous rapportons un cas de leishmaniose cutanée dont le traitement a été marqué par une exacerbation de l’atteinte labiale. La réaction de Jarisch-Herxheimer, est rapportée dans certaines maladies infectieuses (syphilis, teigne, onchocercose) mais rarement dans la leishmaniose. Chez notre patient le tableau pourrait être une forme exceptionnelle localisée à la lèvre inférieure de cette réaction. La réponse immunitaire induite par la libération des antigènes parasitaires pourrait être responsable d’un œdème lorsque la charge parasitaire est forte, comme montré ici avec la présence de très nombreux corps de Leishman au niveau de la muqueuse labiale. L’absence de corps de Leishman dans les autres lésions cutanées biopsiées pour culture ou analyse histologique expliquent la nature limitée à la lèvre de cette réaction. Notre observation attire l’attention sur le risque d’aggravation oedémateuse des lésions lors des traitements de la leishmaniose en cas de charge parasitaire importante.

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Vol 3 - N° 8S1

P. A225 - décembre 2023 Retour au numéro
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