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Traitement efficace de la maladie du greffon contre l’hôte de type dermatite atopique avec le dupilumab - 18/11/23

Doi : 10.1016/j.fander.2023.09.224 
L. Belmesk 1, , H. Afshin 2, J. Powell 3, J. Coulombe 2
1 Dermatologie, CHU de Montréal, Montréal, Canada 
2 Dermatologie, CHU de Sainte-Justine, Montréal, Canada 
3 Dermatologie pédiatrique, CHU de Sainte-Justine, Montréal, Canada 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie du greffon contre l’hôte (GvH) est une complication grave de la greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques. Alors que le nombre d’indications de la greffe ne cesse d’augmenter, les dermatologues sont confrontés à différentes formes de GvH cutanée. La GvH de type dermatite atopique est un sous-type, récemment reconnu, de plus en plus fréquent au cours de la dernière décennie. Ce sous-type est souvent difficile à traiter avec les thérapies classiques. Les options de traitement actuelles pour la GvH cutanée comprennent les corticostéroïdes systémiques et topiques, les inhibiteurs de la calcineurine, les inhibiteurs de JAK (Janus kinase) et la photophérèse. Les corticostéroïdes systémiques demeurent le pilier et le traitement de première ligne de la GvH modérée à sévère, seuls ou en association avec d’autres thérapies immunosuppressives telles que le méthotrexate, le mycophénolate mofétil et la ciclosporine.

Observations

Notre série de cas met en évidence l’utilisation réussie du dupilumab chez quatre patients pédiatriques présentant une GvH de type dermatite atopique récalcitrante aux traitements conventionnels. Malgré les différentes raisons de la greffe chez nos patients et leur résistance à de multiples thérapies classiques, les quatre ont obtenu une rémission complète, une réduction significative du prurit et une amélioration de leur qualité de vie sous dupilumab. Après 12 semaines, la surface corporelle totale atteinte était en moyenne (±écart-type) de 34,8 % (±20,6) pré-dupilumab et 1,8 % (±2,9) post-dupilumab, le score EASI moyen est passé de 24,3 (±12,6) à 1,7 (±1,4), le score IGA moyen est passé de 3,8 (±0,5) à 0,5 (±0,6) et le DLQI moyen est passé de 21,5 (±4,8) à 3,3 (±4,0). En plus de la diminution notable des scores EASI, IGA et DLQI, le dupilumab a permis aux oncologues de réduire rapidement, voire d’arrêter, les immunosuppresseurs, évitant ainsi une immunosuppression prolongée et sévère.

Discussion

Le dupilumab semble très prometteur pour le traitement de la GvH de type dermatite atopique, montrant une efficacité supérieure aux traitements reconnus tels que le méthotrexate, le sirolimus, le mycophénolate mofétil, la ciclosporine et le ruxolitinib chez nos patients. Les injections de dupilumab sont également moins chronophages et plus pratiques que la photothérapie et la photophérèse pour les patients ayant de multiples rendez-vous médicaux ou vivant dans des régions éloignées. Au cours de multiples essais cliniques au fil des années, le dupilumab s’est avéré bien toléré, avec peu d’effets secondaires graves. Aucun effet secondaire grave n’a été observé chez nos patients. Cependant, la sécurité et l’efficacité du dupilumab chez les patients atteints de GvH de type dermatite atopique, qui sont immunosupprimés en raison d’une greffe, doivent être évaluées avec prudence dans des essais cliniques. Le dupilumab semble donc être une option de traitement sécuritaire et efficace pour la GvH de type dermatite atopique récalcitrante aux traitements conventionnels. Des essais cliniques sont nécessaires pour établir l’efficacité du dupilumab et d’autres inhibiteurs ciblant l’inflammation de type 2 dans le traitement de la GvH de type dermatite atopique.

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Vol 3 - N° 8S1

P. A189 - décembre 2023 Retour au numéro
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