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Analyse rétrospective des cas d’exanthème intertrigineux et flexural symétrique liés au médicament et de syndrome Babouin à partir des données des bases françaises et mondiales de pharmacovigilance - 18/11/23

Doi : 10.1016/j.fander.2023.09.188 
O. Forie 1, , B. Lebrun-Vignes 2, A. Barbaud 3, A. Soria 3

Groupe toxidermie de la Société française de dermatologie (FISARD)

1 Dermatologie, centre hospitalier François-Quesnay, Mantes-la-Jolie, France 
2 Pharmacovigilance, GH, Sorbonne université, hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Paris, France 
3 Sorbonne université, dermatologie et allergologie, hôpital Tenon, AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le SDRIFE ou exanthème intertrigineux et flexural symétrique lié au médicament et le syndrome Babouin sont deux toxidermies flexurales encore mal reconnues et parfois confondues. Le SDRIFE survient après une exposition systémique à un allergène sans sensibilisation cutanée préalable, alors que le syndrome Babouin serait une dermatite de contact systémique dont l’existence est controversée. Il existe peu d’études dans la littérature sur ce sujet qui n’a jamais été traité à partir de données de pharmacovigilance.

Matériel et méthodes

Les données ont été obtenues à partir de la Base nationale de pharmacovigilance (BNPV) en incluant tous les cas enregistrés sous les termes « exanthème intertrigineux symétrique et flexural lié au médicament », « SDRIFE » et « syndrome Babouin ». Nous avons analysé les médicaments impliqués, les caractéristiques des patients et des évènements puis comparé les résultats à ceux de la base de données mondiale de pharmacovigilance et aux données de la littérature.

Résultats

Cent quatorze patients de la BNPV ont été inclus, dont 53 cas de SDRIFE et 61 cas de syndrome Babouin. L’analyse des données descriptives n’a pas permis de confirmer le diagnostic de syndrome Babouin dans 58/61 cas. La majorité des cas concernait des femmes (59,6 %), d’âge médian 59,5 ans. La présentation était stéréotypée avec un délai d’apparition court de 3 à 4jours. Plus rarement, des présentations atypiques ont été notées, avec la présence de bulles, de pustules ou de signes généraux. Les principales molécules suspectées étaient des anti-infectieux, principalement des bêtalactamines, macrolides ou streptogramines. D’autres classes étaient fréquemment impliquées : analgésiques opioïdes ou non, anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens, produits de contraste iodés, antihistaminiques, inhibiteurs de la pompe à protons et anticorps monoclonaux. Au niveau mondial, 404 cas ont été inclus ; les données démographiques et médicamenteuses étaient similaires à celles de la France, à l’exception de l’itraconazole et des vaccins COVID-19, plus fréquemment suspectés. Une association statistique était enregistrée pour 35 substances. Les données de la littérature étaient cohérentes avec celles de notre étude.

Discussion

Cette étude a mis en évidence les difficultés rencontrées pour différencier les deux entités, dont la physiopathologie n’est pas totalement élucidée et dont les définitions restent imprécises. Le tableau clinique et paraclinique est majoritairement bénin avec une présentation stéréotypée. Des signes de gravité généraux ou biologiques, une présentation atypique doivent faire rechercher d’autres dermatoses flexurales. Une définition plus précise et consensuelle des toxidermies flexurales permettrait d’éviter les confusions diagnostiques. Le terme « syndrome Babouin » pourrait être abandonné ou mieux défini.

Conclusion

Les résultats de cette étude permettront d’enrichir la littérature quant à la sémiologie des toxidermies flexurales généralement bénignes et aux médicaments les plus fréquemment incriminés.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 3 - N° 8S1

P. A143-A144 - décembre 2023 Retour au numéro
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  • Exanthème morbilliforme dû à l’acide alpha-lipoïque avec biopsie douteuse
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