Nous rapportons un cas de photoallergie de contact à la chlorpromazine.

Une femme de 69 ans, sans antécédent atopique, traitée par valsartan/hydrochlorothiazide pour une hypertension artérielle, avait consulté en septembre 2020 pour des éruptions eczématiformes de la nuque, paupières, dos des mains et avant-bras récidivantes depuis quelques mois. L’exploration allergologique par patch test avait objectivé plusieurs positivités pertinentes pour le propylène glycol ++, linalool hydropéroxyde ++, baume du Pérou ++ et d’autres positivités sans pertinence retrouvée. Malgré la mise en place des évictions, la patiente continuait à présenter des poussées d’eczéma étendu invalidant atteignant également des zones non photoexposées. Dans l’hypothèse d’une photosensibilisation, le valsartan/hydrochlorothiazide a été remplacé par la nicardipine, sans influence sur la dermatose. Devant l’échec des traitements par dermocorticoïdes et tacrolimus topique, un traitement par dupilumab a été introduit en juillet 2022. La reprise de l’interrogatoire trouvait la préparation hebdomadaire des médicaments à visée psychiatrique pour son fils comportant notamment de la chlorpromazine dont les comprimés étaient coupés sans gants. La réalisation de photo patch tests a objectivé une positivité +++ de la chlorpromazine hydrochloride 0,1 % à j2 et j4 uniquement sur la zone irradiée (5 joules en UVA). Sous traitement par dupilumab et préparation des médicaments une fois par mois avec port de gants, l’eczéma a disparu. Le dupilumab est en cours d’espacement en vue de son arrêt.

La chlrpromazine, médicament de la famille des phénothiazines, peut induire des photo-allergies par voie systémique, mais également par contact. Le contact concerne en général des professionnels de santé, mais des cas ont également été rapportés chez des aidants de patients, ce qui était le cas ici. En dehors du tableau d’eczéma photodistribué (visage, bras et dos des mains), des cas d’eczéma plus limités aux paupières, des chéilites ou des pulpites ont également été rapportés. Ce cas illustre une fois de plus l’importance de l’interrogatoire en allergologie.

Nous rapportons un cas de photo-allergie de contact à la chlorpromazine via la préparation des médicaments pour un proche.