Urticaire à la photothérapie dynamique au cours d’un mycosis fongoïde pilotrope - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Le mycosis fongoïde (MF) est le lymphome cutané T le plus fréquent. Dans les formes limitées, la photothérapie dynamique (PDT) a montré son efficacité. Les principaux effets secondaires de la PDT sont la douleur à l’illumination et la réaction locale de phototoxicité observée chez 60 à 80% des patients. Beaucoup plus rarement, des urticaires ont été décrites. Nous rapportons un cas d’urticaire localisée à la PDT chez un patient atteint de MF.
Observations |
Un patient de 23 ans ayant pour antécédents un asthme et une dermatite atopique dans l’enfance était suivi pour un MF pilotrope de localisation unique (plaque érythémateuse du flanc droit). Il avait été précédemment traité par propionate de cloéetasol et chlormétine gel. Un traitement par MAL (méthyl-aminolévulinate)-PDT avait été décidé (MAL pendant 3heures sous occlusif puis illumination par lumière visible rouge de 630nm [lampe Aktilite®, 37J/cm2] pendant 7minutes, 4 séances à 4 semaines d’intervalle, prémédication par paracétamol 1 gramme 1 heure avant). La 1re séance se déroulait sans particularité. Lors de la deuxième séance, quelques secondes après le début de l’illumination, apparaissait une plaque urticarienne isolée sur la zone illuminée, sans prurit ni douleur associés. Les symptômes disparaissaient en 1 heure après une prise d’antihistaminiques oraux. Au cours d’une troisième séance, avec prémédication par paracétamol seul, le patient ne présentait aucune réaction cutanée suite à l’application de MAL, mais par contre l’illumination induisait une récidive en quelques secondes de la réaction urticarienne. En raison de l’absence de signe de gravité, la séance était poursuivie pendant les 7minutes prévues. Un mois après ces 3 séances, on observait une disparition compète de la plaque de MF.
Observations |
Il s’agit du premier cas décrit d’urticaire à la MAL-PDT chez un patient traité pour un MF. Ce phénomène rare a déjà été rapporté dans d’autres indications (<0,9% des cas dans une série prospective de 1353 sujets traité par MAL-PDT) ainsi qu’avec la PDT associée au 5-ALA (acide 5-aminolévulinique). Les cas précédemment décrits rapportaient une cinétique et un aspect clinique similaires avec l’apparition rapide de lésions urticariennes limitées à la zone d’illumination, sans lésion à distance ni signes d’anaphylaxie grave ; la présence d’un prurit sévère était constante contrairement à notre observation. L’apparition de l’urticaire à partir de la deuxième séance de PDT et la récidive lors de la troisième séance évoquent un mécanisme IgE médié. L’utilisation prophylactique d’antihistaminiques pourrait permettre de poursuivre l’utilisation de la MAL-PDT.
Discussion |
L’urticaire aiguë est un effet indésirable possible (mais très rare) de la MAL-PDT ; son évolution est favorable, sans lésion à distance, sans signes de gravité et avec une régression rapide à l’arrêt de l’illumination.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A139-A140 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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