Impact sur la qualité de vie et la douleur de la chirurgie curative de maladie de Verneuil : étude prospective de 12 mois - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Les patients souffrant d’hidradénite suppurée (HS) présentent une altération majeure de leur qualité de vie, pouvant être expliquée entre autres par des douleurs chroniques. Les traitements que ce soit les antibiotiques, les biothérapies ou la chirurgie ont pour objectif d’atténuer cet impact.
Matériel et méthodes |
Étude prospective multicentrique évaluant le taux de complications post-opératoires et de récidive à 1 an après exérèse de lésions de HS. Les données recueillies comprenaient notamment la sévérité de l’HS évaluée par le stade de Hurley et le score ISH4, les traitements associés, la localisation de la lésion opérée, l’indice de qualité de vie en dermatologie (DLQI), l’échelle visuelle analogique (EVA) de douleur, la durée de cicatrisation, la survenue de complications et de récidive d’HS en regard de la zone opérée, à la date de l’intervention puis 1, 6 et 12 mois après l’exérèse des lésions d’HS. Les objectifs de cette analyse étaient l’évolution du DLQI et de l’EVA 6 mois et 1 an après chirurgie curative de HS.
Résultats |
Soixante-seize patients ont été inclus dans l’étude dont les caractéristiques sont résumées dans le tableau 1. L’exérèse des lésions d’HS entraînait une amélioration significative du DLQI, avec un score moyen pré-opératoire de 14,3±6,8, un score de 5,5±5,7 à 6 mois (p<0,001) et de 4,6±5 à 1 an après la chirurgie (p<0,001). Une amélioration moyenne de 8,9±8,3 points à 6 mois et de 9,7±6,8 points à 1 an était observée. Quarante-huit patients (63,2 %) présentaient une amélioration cliniquement significative du DLQI (supérieure à 4 points) entre l’inclusion et un an après l’opération. Parmi les patients qui avaient à l’inclusion un DLQI > 1 (n=74), 20 (26,3 %) atteignaient un DLQI 0/1 à 6 mois et 23 (30,2 %) à 12 mois. À 6 mois aucun facteur prédictif de l’obtention d’un DLQI 0/1 n’était identifié. Par contre à un an, le score ISH4 élevé, le stade de Hurley II ou III et une taille importante de plaie étaient des facteurs influençant significativement le résultat d’un DLQI 0/1 (respectivement p<0,01, p<0,01 et p=0,031). Les douleurs ressenties ont également diminué de manière significative après la chirurgie, avec une EVA moyenne de 4,3±3 en préopératoire, puis de 1,2±2 à 6 mois (p<0,001) et de 0,9±1,5 à 1 an (p<0,001)
Discussion |
La chirurgie joue un rôle crucial dans le traitement de l’HS, quel que soit son stade. Cependant, les délais de cicatrisation, en particulier lorsque la cicatrisation dirigée est nécessaire, la crainte de douleurs post-opératoires constituent un inconvénient majeur et peuvent décourager les patients et les médecins. Les résultats de cette étude soulignent un effet positif de la chirurgie sur la qualité de vie et les douleurs des patients traités chirurgicalement pour une HS. Les limites sont la non prise en compte de la prescription d’antalgique dans le recueil de données.
Conclusion |
Notre étude confirme l’impact extrêmement positif de la chirurgie dans la prise en charge de l’HS, même si elle nécessite une cicatrisation dirigée avec des pansements quotidiens pendant une longue période. Ces données nous permettent de rassurer les patients et s’il le fallait les médecins sur l’intérêt de la chirurgie dans l’HS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 3 - N° 8S1
P. A126 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?