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Valeur diagnostique des paramètres de l’hémogramme au cours du DRESS - 18/11/23

Doi : 10.1016/j.fander.2023.09.130 
P. Liccardo 1, , S. Oro 2, P. Wolkenstein 2, O. Wagner-Ballon 1, B. Badaoui 1
1 Hématologie, hôpital Henri-Mondor AP–HP, Créteil, France 
2 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor AP–HP, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La prévalence et la cinétique des anomalies hématologiques observées au cours du DRESS, hyperéosinophilie (HE), hyperlymphocytose (HL) et présence de lymphocytes hyperbasophiles (LHB), sont mal connues. Notre objectif était d’évaluer la valeur diagnostique des paramètres de l’hémogramme en phase aiguë de DRESS.

Matériel et méthodes

Cette étude rétrospective monocentrique a inclus les patients atteints de DRESS (score RegiSCAR ≥ 4) hospitalisés entre 2016 et 2020. Les numérations de polynucléaires éosinophiles (PNE) et de lymphocytes ainsi que la présence de LHB sur le frottis sanguin ont été recueillies à l’admission (Jad) et évaluées en fonction de la certitude diagnostique (DRESS probable : score RegiSCAR 4–5 versus certain : score > 5) et la sévérité clinique (DRESS mineur à modéré ou grave : atteinte viscérale grave, passage en réanimation ou décès dans les 3 mois). Les valeurs des PNE ont aussi été collectées en cours d’hospitalisation à leur valeur maximale (Jmax).

Résultats

Soixante patients ont été inclus : ratio H/F 0,7, âge médian 53 ans [17–93] ; 47 % avaient un score RegiSCAR 4–5 (n=28) et 53 % un RegiSCAR > 5 (n=32);52 % un DRESS mineur à modéré (n=31) et 48% un DRESS grave (n=29). À l’admission, 62 % des patients avaient une HE (n=37, médiane 2,3 G/L [0,9−11,8]) et 27 % une HL (n=16, médiane 7,3 G/L [4,6−18]). La prévalence de l’HE n’était pas différente selon le score RegiSCAR (4−5 : 57% ; > 5 : 66%; p=0,6). La prévalence et la taux médian d’HE ne différaient pas non plus selon la sévérité du DRESS (mineur/modéré 61 %, 2,2 G/L ; grave 62 %, 2,3 G/L ; p=1 et 0,8 respectivement). De même, la prévalence et le taux médian de l’HL ne différaient pas selon la sévérité du DRESS (mineur/modéré 19%, 6,7 G/L ; grave 34 %, 7,4 G/L ; p=0,2 et 0,2 respectivement). Dans 30 % des cas (n=18), il n’y avait ni HE ni HL. Les LHB étaient présents dans 85 % des cas des frottis sanguins examinés (n=33/39), sans différence selon la sévérité du DRESS (mineur/modéré 93% ; grave 80%; p=0,4). Enfin, les LHB étaient présents dans 63% des cas sans HE ni HL (n=5/8). (Fig. 1 & 2). En cours d’hospitalisation, 75 % des patients (n=45) ont présenté au moins un épisode d’HE. L’intervalle médian Jad–Jmax des PNE était de 1 jour [0−10].

Vingt pour cent des patients (n=12) n’ont développé ni HE ni HL au cours de leur séjour.

Discussion

Notre étude confirme la fréquence des DRESS sans HE ni HL au diagnostic et en cours d’hospitalisation. Il n’y a pas d’association entre la fréquence des HE et HL ni de leurs taux avec la sévérité du DRESS. Le frottis sanguin pour la recherche de LHB (1 point dans le score RegiSCAR) est insuffisamment examiné (n=39/60), faute de sensibilisation du biologiste par le clinicien. Notre étude démontre pourtant son intérêt: les LHB sont présents dès le diagnostic, même sans autre anomalie de l’hémogramme.

Conclusion

L’examen hématologique le plus sensible associé au diagnostic de DRESS semble être le frottis sanguin pour la recherche de LHB.

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Vol 3 - N° 8S1

P. A114 - décembre 2023 Retour au numéro
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