La mort subite de l’adulte est une mort naturelle survenant dans l’heure qui suit le début des symptômes. Elle peut être d’origine cardiaque et, chez le sujet jeune, il peut exister une origine génétique qui nécessite alors un dépistage familial pour prévenir d’autres décès. Ces évènements sont à l’origine d’obstacles médico-légaux justifiant l’intervention des instituts de médecine légale sur réquisition. L’objectif de ce travail était de réaliser un bilan des pratiques du service de médecine légale de Toulouse afin d’évaluer la prise en charge de ces victimes.

Les comptes rendus des autopsies, des sujets de moins de 45 ans, réalisées entre le 01/01/2012 et le 31/12/2021, ont été extraits de la base de données du service. Seuls les sujets non putréfiés, non toxicomanes et dont les causes du décès sont inexpliquées ou d’origine cardiaque ont été retenus. Les sujets avec une cardiopathie ischémique ont été exclus. Les données épidémiologiques et autopsiques, mais aussi les résultats des comptes rendus des expertises toxicologiques, anatomopathologiques et génétiques, ont été colligés et analysés.

Parmi les 5947 autopsies médico-légales réalisées sur cette période, 164 individus correspondaient à nos critères d’inclusion. Il s’agissait d’une population majoritairement masculine (71 %), âgée en moyenne de 32±8,5 ans. Les antécédents étaient essentiellement psychiatriques (17 %) ou cardiovasculaire (11,6 %). Le décès survenait dans la majorité des cas au domicile (67 %). La moitié de notre population était obèse ou en surpoids. À l’autopsie 52 % des cœurs étaient normaux. Dans 25 % des cas une cardiomégalie était constatée. Si des prélèvements à visée toxicologique et anatomopathologique étaient presque toujours réalisés, ils n’ont été analysés que dans respectivement 74 % et 63 % des cas. Quant aux prélèvements à visée génétique, ils n’ont été réalisés que dans 30 % des cas et moins du 1/3 d’entre eux ont été analysés. Les résultats des expertises toxicologiques ont pu être récupérés dans 78 % des cas et ils montraient que plus du 1/3 des sujets présentait une dose létale d’au moins un toxique. À l’expertise anatomopathologique une majorité des cœurs étaient normaux et sur l’ensemble des cœurs pathologiques macroscopiquement, 35 % présentaient des lésions microscopiques. Les résultats des analyses génétiques n’ont pu être récupérés que dans 3 cas et un seul patient présentait une mutation.

Notre étude rétrospective montre que les expertises toxicologiques et anatomopathologiques sont insuffisamment réalisées dans les cas des morts subites du sujet jeune. Pourtant, une proportion non négligeable de ces sujets décède d’une cause toxique. Les prélèvements comme les analyses génétiques sont très insuffisants. Une amélioration des pratiques avec la réalisation systématique de ces prélèvements et leurs analyses est donc souhaitable.

Sudden death of adults is a natural death occurring within the hour from the onset of symptoms. It may be of cardiac origin and, in young people, there may be a genetic origin which requires family screening to prevent further deaths. These events justify the forensic institutes investigations on requisition. The aim of this study was to assess the practices of the Toulouse forensic medicine department in order to evaluate the management of these victims.

The autopsy reports of subjects under 45 years old, carried out between 01/01/2012 and 31/12/2021, were extracted from the database of the forensic medicine department. Only subjects who were not putrefied, not drug addicts and whose causes of death were unexplained or of cardiac origin, were retained. Subjects with ischaemic heart disease were excluded. Epidemiological and autopsy data, as well as the results of toxicological, anatomopathological and genetic analysis were collected and analysed.

Of the 5947 forensic autopsies performed in this period, 164 individuals were included. The population was predominantly male (71%), with an average age of 32±8.5 years. The medical history was mainly psychiatric (17%) or cardiovascular (11.6%). Death occurred in the majority of cases at home (67%). Half of our population was obese or overweight. At autopsy, 52% of the hearts were normal. In 25% of cases, cardiomegaly was found. Toxicological and anatomopathological tests were almost always made, but they were only analysed in 74% and 63% of cases respectively. Genetic tests were taken in only 30% of cases and less than one-third of them were analysed. The results of the toxicological analysis could be recovered in 78% of cases and showed that more than 1/3 of the subjects had a lethal dose of at least one toxic substance. At the anatomopathological analysis, a majority of the hearts were normal and only 35% of the macroscopically pathological hearts had microscopic lesions. Genetic analysis results could only be retrieved in 3 cases and only one patient had a mutation.

Our retrospective study shows that toxicological and anatomopathological investigations are insufficiently performed in cases of sudden death in young people. However, a non-negligible proportion of these subjects die from a toxic cause. Genetic tests and analysis are very inadequate. An improvement in practices with the systematic tests and their analysis is therefore advisable.