Portage séminal du papillomavirus humain, anomalies du spermogramme et infertilité masculine : une étude de cohorte française - 07/11/23
Résumé |
Objectifs |
L’infertilité est un problème mondial touchant 48 millions de couples. La cause est masculine dans 30 % des cas et idiopathique pour 1 couple sur 10. L’impact des papillomavirus humains sur le tractus génital masculin reste méconnu, comparé au versant féminin. Les données épidémiologiques et spermiologiques sont rares, avec peu d’informations sur la prévalence des HPV chez l’homme et leur association avec les anomalies du spermogramme.
Méthodes |
L’objectif de l’étude était d’étudier la prévalence du portage séminal du papillomavirus humain dans le tractus génital masculin et son association avec les anomalies du spermogramme et du spermocytogramme. De mai à octobre 2021, après obtention d’un consentement éclairé, les données d’anamnèse, cliniques et paracliniques, recommandées par les associations française et européenne d’urologie (AFU, EAU) ont été prospectivement recueillis chez 461 patients. Ensuite, l’excédent de sperme était envoyé en virologie pour le dépistage des HPV par PCR. L’ensemble des données des patients porteurs ou non du virus dans le sperme a été comparé, en utilisant des analyses univariées et multivariées avec modèle de régression logistique.
Résultats |
Les HPV étaient détectés dans 22,34 % des échantillons spermatiques. L’analyse multivariée a montré qu’un statut HPV positif était significativement associé à au moins une anomalie du spermogramme, selon les normes OMS 2021 (oligozoospermie et/ou asthénozoospermie et/ou tératozoospermie) avec un odds ratio ajusté de 4,10 (95 %IC[2,32–7,25]). Cette association statistiquement significative a également été retrouvée : quel que soit le type d’infertilité (OR : 1,61 [IC95 %1,00–2,57]), la notion de varicocèle (OR : 3,99 [IC95 %1,48–10,71]), ou de cryptorchidie/ectopie testiculaire/monorchidie (OR : 3,54 [IC95 %1,07–11,66]). Le caractère mono ou pluri-infecté à HPV était significativement associé à au moins une anomalie du spermogramme, indépendamment du risque oncogène (bas, intermédiaire ou élevé). L’association restait également significative après ajustement selon un score de propension (OR : 6,10 [IC95 %3,33–11,21]) (Fig. 1, Fig. 2).
Conclusion |
Notre étude est un argument supplémentaire soutenant l’impact des HPV spermatiques sur l’infertilité masculine, en particulier dans les cas considérés comme idiopathiques. Le dosage des HPV dans le sperme, pourrait donc, à terme, faire partie de l’exploration de l’homme infertile.
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Vol 33 - N° 3S
P. S87 - novembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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