La durée du traitement antibiotique d’une bactériurie asymptomatique préopératoire en chirurgie urologique influence-t-elle la survenue de complications infectieuses postopératoires ? Résultats de la cohorte rétrospective et multicentrique TOCUS - 07/11/23
Résumé |
Objectifs |
Il est à l’heure actuelle recommandé avant toute chirurgie urologie au contact des urines ou avec brèche de la muqueuse, de dépister et de traiter une éventuelle colonisation urinaire. L’objectif de cette étude était de déterminer si la durée du traitement antibiotique de la colonisation mise en place avant chirurgie urologique influençait la survenue de complications infectieuses postopératoires (PIC).
Méthodes |
TOCUS est une étude multicentrique, nationale et rétrospective incluant tous les patients opérés d’une chirurgie urologique nécessitant un dépistage de la colonisation urinaire (sauf : urgence, l’absence d’ECBU ou chirurgie combinée) entre janvier 2016 et janvier 2022. Le critère de jugement principal est la survenue d’une PIC (infection du site opératoire ou infection urinaire fébrile) dans les 30jours postopératoires. Le traitement antibiotique court (TAC) était défini par une durée inférieure ou égale à 5jours et le traitement antibiotique long (TAL) strictement supérieure à 5jours. Cette étude a été validée par la CNIL (numéro : 2211250V0) et le comité d’éthique de l’AFU (CERU_2022009).
Résultats |
Sur les 2389 patients inclus, 839 (35,1 %) patients avaient un ECBU positif (Fig. 1), dont 546 (65 %) avaient un ECBU positif mono/bimicrobien et 292 (34,8 %) un ECBU polymicrobien. Il y a eu 62 (7,4 %) PIC dans les 30jours. Parmi les 839 patients colonisés, 336 (40 %) avaient reçu un TAC, 261 (31,1 %) un TAL, 231 (27,5 %) aucun traitement et 11 données manquantes (Fig. 1). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative sur le critère principal en analyse univariée (p=0,6) (Tableau 1) et multivariée OR : 1,97 IC95 (0,37–1,86) (p=0,06). L’antécédent d’infection urinaire dans l’année OR : 5,21 IC95 % (2,64–10,54) (p<0,001) et la survenue d’autres complications postopératoires OR : 12,93 IC95 % (6,87–25,02) (p<0,001) étaient statistiquement associées au PIC (Tableau 2).
Conclusion |
Ces résultats, l’antibiorésistance actuelle et la pression de sélection antibiotique induite par un TAL plaident en faveur d’un TAC de la colonisation urinaire avant chirurgie urologique.
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Vol 33 - N° 3S
P. S57-S58 - novembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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