L'étude détaillée d'un échantillon de « Pecten (Amussiopecten) benoisti » Cossmann et Peyrot, 1914, des gisements chattiens du bassin de l'Adour a permis de mieux cerner cette espèce assez mal connue et de montrer son importante variabilité, notamment au niveau de l'ornementation. Elle nous a aussi amenés à éclaircir certains points de nomenclature sur le plan générique : nous infirmons pour cette espèce l'attribution au genre Amussiopecten Sacco, 1897, tel qu'utilisé par les auteurs — genre par ailleurs émendé à plusieurs reprises postérieurement à sa création —, et proposons son rattachement à Cristatopecten nov. gen. En outre, cette étude a permis de lever l'ambiguïté existant, dès l'origine, quant à l'appartenance des espèces benoisti et burdigalensis à un même genre : notre comparaison des deux taxa montre que si benoisti doit désormais être incluse dans le nouveau genre Cristatopecten dont elle constitue l'espèce type, burdigalensis (qui est l'espèce type d'Amussiopecten) doit être incorporée dans le genre Flabellipecten Sacco, 1897. Les deux genres Amussiopecten et Flabellipecten sont donc synonymes, comme l'avaient déjà énoncé Depéret et Roman en 1910. Les Cristatopecten de l'Ancien Monde semblent dériver d'un groupe d'« Aequipecten » connu notamment dans le Rupélien italien, celui d'« Aequipecten deletus » (Michelotti, 1861), dont nous étudions ici un échantillon issu du Chattien aquitain. En Aquitaine, ils sont représentés, au Chattien, par Cristatopecten benoisti (Cossmann et Peyrot, 1914) ; à l'Aquitanien inférieur, par C. praehaueri (Bongrain et al., 1994) ; au Burdigalien-Langhien, dans le paléocanyon de Saubrigues, par C. haueri (Michelotti, 1847) et C. miogallicus (Cossmann et Peyrot, 1914). Durant tout le Néogène, ils se sont répandus et ont évolué dans la Téthys et la Paratéthys et semblent s'être éteints au Pliocène avec la disparition de C. cristatus (Bronn, 1827), espèce que nous considérons non comme un Amusium s.s., mais comme le dernier représentant du phylum des Cristatopecten.

The detailed study of a sample of “Pecten (Amussiopecten) benoisti” Cossmann and Peyrot (1914) from the Chattian outcrops of the Adour Basin, allowed to improve our knowledge of this species poorly known till now and to show its important ornamental variability. It follows that some nomenclatural points have been clarified at the generic level: we refute the attribution of this species to the genus Amussiopecten Sacco (1897) as used by authors—genus which was besides emended several times subsequently— and we propose its allocation to Cristatopecten nov. gen. Furthermore, this study allowed to remove the ambiguity existing originally as for the attribution of the species benoisti and burdigalensis to a same genus: our comparison of the latter two taxa shows that if benoisti has to be henceforth included in the new genus Cristatopecten (as its type species), burdigalensis (which is the type species of Amussiopecten) must be incorporated in the genus Flabellipecten Sacco (1897). The two genera Amussiopecten and Flabellipecten are therefore synonymous, as Depéret and Roman had already stated in 1910. The Cristatopecten from the Old World seem to be derived from a group of “Aequipecten” notably known in the Italian Rupelian, the group of “Aequipecten deletus” (Michelotti, 1861), of which we study here a sample from the Aquitaine Chattian. In the Aquitaine Basin, the Cristatopecten are represented, in the Chattian, by Cristatopecten benoisti (Cossmann and Peyrot, 1914); in the Lower Aquitanian, by C. praehaueri (Bongrain, Cahuzac and Freneix, 1994); in the Burdigalian–Langhian of the Saubrigues paleocanyon, by C. haueri (Michelotti, 1847) and C. miogallicus (Cossmann and Peyrot, 1914). During the whole Neogene, they spread and evolved in the Tethys and the Paratethys areas, and seem to have become extinct in the Pliocene with the disappearance of C. cristatus (Bronn, 1827), a species that we consider not as an Amusium s.s., but as the last representative of the Cristatopecten phylum.