Le coup de chaleur climatique (classique) est rare en Europe. Ses caractéristiques cliniques et évolutives en zone géographique tempérée sont mal connues. L’objectif de l’étude a été d’évaluer l’influence de l’hyperthermie initiale sur le pronostic des coups de chaleur.

Tous les patients admis aux urgences du 8 au 13 août 2003 pour un coup de chaleur climatique (défini par une hyperthermie ≥40°C, avec une symptomatologie neurologique, en l’absence de sepsis) ont été inclus dans l’étude. Les caractéristiques cliniques et biologiques des patients ont été recueillies à l’admission, ainsi que les paramètres évolutifs à J28 et 1 an. L’influence de l’hyperthermie sur la survie a été appréciée par la méthode de Kaplan-Meier.

Pendant la période étudiée, 63 patients, âgés de 78±9ans ont été admis pour un coup de chaleur, avec un score IGS II (indice de gravité simplifié) à 61±24. La température centrale était de 41,4±1,2°C. La mortalité à J28 et 1 an était respectivement de 59 et 67 %. Le pronostic était influencé dès l’admission par le niveau de l’hyperthermie, avec une probabilité de survie plus grande lorsque les patients avaient une température <41°C, comparativement à ceux qui avaient une temperature ≥41°C (log-rank test : p<0,001).

Le coup de chaleur classique est de mauvais pronostic. L’abaissement rapide de la température, surtout si elle est ≥41°C, doit être considéré comme un objectif prioritaire. L’hyperthermie ≥41°C à l’admission lors d’un coup de chaleur est un facteur de mauvais pronostic simple à identifier, qui pourrait modifier à l’avenir nos stratégies thérapeutiques.

Classic heatstroke that is, due to very hot weather, rare in Europe. Its clinical characteristics and course in temperate zones are not well known. The objective of this study was to assess the influence of initial fever on prognosis in heatstroke.

All patients admitted through the emergency department from 8–13 August 2003 for heatstroke (defined by fever ≥40°C, with neurologic symptoms in the absence of sepsis) were included in the study. Patients’ clinical and laboratory indicators were recorded at admission. Follow-up took place at D28 and 1 year. The influence of fever on survival was assessed with the Kaplan-Meier method.

During the study period, 63 patients, aged 78±9 years, were admitted for heatstroke, with a SAPS II (Simplified Acute Physiology Score) of 61±24. Core body temperature was 41.4±1.2°C. Mortality was 59% at D28 and 67% at 1 year. Prognosis was influenced from admission by temperature, with a higher probability of survival for patients with temperature <41°C, compared with those whose temperature ≥41°C (log-rank test: p<0.001).

Prognosis is poor for classic heatstroke. Rapid temperature reduction, especially when it exceeds >41°C, must be considered a priority. Fever ≥41°C at admission for heatstroke is a poor prognostic factor that is simple to identify and may modify treatment strategies in the future.