La mise en place de zone rétinienne préférentielle. Partie II : Quand ? Où ? Pourquoi s’installe-t-elle ? - 16/05/08
La mise en place de zone rétinienne préférentielle. Partie II : Quand ? Où ? Pourquoi s’installe-t-elle ? |
Introduction : Les mécanismes qui sous-tendent la mise en place de la zone rétinienne préférentielle (ZRP), en cas de malvoyance, ont été l’objet de nombreuses hypothèses. Dans la première partie de cette étude, nous avons dissocié l’installation de la ZRP des tâches de lecture et d’écriture. Nous proposons ici d’autres hypothèses.
Matériel et méthode : L’étude a porté sur 100 sujets malvoyants, s’étant présentés au centre pour une rééducation « basse vision ». Afin de localiser la place de la ZRP par rapport à la fovéa, nous avons comparé les angiofluorographies avec les enregistrements des images réalisées avec le scanning laser ophtalmoscope, lors de tâches de fixation.
Résultats : La localisation de la zone rétinienne préférentielle (ZRP) était liée à la taille du scotome donc à la dégradation visuelle. Quand celle-ci était très discrète, la position était gauche ou éventuellement supérieure ; quand elle s’aggravait, le positionnement prédominait significativement à droite ; enfin, quand elle était très marquée, la ZRP se situait en général en position supérieure sinon en position droite. Ces positions étaient pratiquement toujours disponibles pour un individu.
Discussion : L’intégration du nouveau message visuel doit être réalisée dans les localisations cérébrales les mieux adaptées aux basses fréquences spatiales, aux formes dégradées, aux messages transmis par les bâtonnets et enfin à la perception visuelle globale. Elle doit privilégier l’espace péri-personnel et la vision de près. Ces éléments correspondant au nouveau monde visuel du malvoyant. Nous pensons que ces données sont mieux traitées si l’information est transmise par le champ visuel inférieur et le champ visuel gauche. Ces considérations ont donc des conséquences sur le plan rééducatif. Si le rééducateur oriente la localisation de la ZRP par l’entraînement à la lecture ou par le port de prisme, il doit avoir présent à l’esprit que les activités de la vie journalière sont les plus importantes pour le mal voyant. La position supérieure qui laisse le champ libre au maximum de tâches visuelles est à rechercher en premier, puis la position droite. Quand cette mise en place est déjà réalisée, il faut, bien entendu, la respecter.
Setting the preferential retinal locus. Part 2. When, Where, and how does it become established? |
Introduction: The mechanisms underlying the localization of the preferred retinal locus (PRL) for visually impaired people has brought raised a number of hypotheses. In Part 1 we dissociated localizing the PRL from reading and writing tasks. Part 2 presents new hypotheses.
Material and methods: This study was conducted on 100 partially sighted people consulting at our low-vision rehabilitation center. The technique used compares angiofluorographies with images recorded with the scanning laser ophthalmoscope during fixation tasks. It localizes the PRL with respect to the fovea.
Results: The PRL position was related to the size of the scotoma and the patient’s visual damage. When there was only slight damage, the PRL was located on the left side or possibly in the superior position. When it worsened, the right position was significantly dominant; when it was severe, the PRL was generally located in the superior position or on the right. These positions were nearly always available for a given person.
Discussion: The new visual message must be integrated into the most suitable cerebral locations for low spatial frequencies, damaged forms, messages transmitted by retinal rods, and finally global visual perception. It must favor the peri-personal space and near vision. These elements correspond to the new visual surroundings of the visually impaired. We believe that these data are better processed if they are transmitted by the lower and left visual fields. The rehabilitation program must take into account the above considerations. If the vision therapist orients the PRL location using eccentric view training or by having the patient wear a prism, he must keep in mind that the partially sighted’s activities of daily life are the most important. At first, the superior side position, which leaves the field open to a maximum of visual tasks, must be trained, followed by the right position. Of course, when this localization has already been achieved, it must be respected.
Mots clés :
Zone rétinienne préférentielle
,
rééducation basse vision
,
vision excentrique
,
perception visuelle globale
,
champ visuel inférieur
,
champ visuel gauche
,
activités de la vie journalière
Keywords: Preferred retinal locus , visual rehabilitation , eccentric viewing , global visual perception , inferior visual field , left visual field , daily activities
Plan
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Vol 31 - N° 4
P. 379-385 - avril 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.