Les traumatismes du rachis cervical de l’enfant sont un motif régulier et fréquent de consultation aux urgences alors que les lésions cervicales osseuses, ligamentaires ou médullaires sont relativement rares (1 à 1,5 % des traumatismes graves chez l’enfant) avec une prédominance au niveau du rachis cervical supérieur. Le sport, les accidents domestiques et de la voie publique en sont les principales causes. Le triage clinique est nécessaire pour éviter les irradiations inutiles. Nous proposons un protocole pour optimiser la prise en charge diagnostique et thérapeutique. Chez les enfants, le traitement conservateur par immobilisation rigide (orthèse ou halo-veste) doit être privilégié dans les lésions stables et/ou à faible déplacement. Une surveillance rapprochée clinique et radiologique s’impose pour éviter une mauvaise évolution liée à un traitement inadapté ou mal toléré. Dans ces cas, un traitement chirurgical peut être proposé en 2^e intention. La fixation interne est indiquée en première intention en cas de lésion instable ou de déficit neurologique. Les moyens de fixation doivent être adaptés à la population pédiatrique en prenant en compte le volume de la vertèbre et la croissance résiduelle. Le guidage peropératoire scanographique ou par neuronavigation peut être utile en termes de sécurité et de facilitation du geste chirurgical. La surveillance clinique, radiographique et scanographique doit se prolonger jusqu’à la fin de croissance en cas de traitement chirurgical afin de dépister précocement les complications mécaniques et le déséquilibre sagittal par mauvais alignement craniocervical ou cervicothoracique.

IV.