Depuis plus de 30 ans, l’iodation du sel est obligatoire en Algérie pour lutter contre les carences en iode. Toutefois, peu d’études ont été menées pour évaluer son efficacité, notamment dans les régions arides du sud. Cette étude vise à évaluer le statut iodé des enfants d’âge scolaire dans une région aride du sud-ouest algérien.

Étude transversale à visée descriptive, menée dans la ville de Béchar, dans les écoles primaires. L’échantillon comprenait 509 enfants des deux sexes, âgés entre 6 et 12 ans. Un examen clinique et un recueil d’échantillons d’urine matinale ont été réalisés. Les données ont été analysées à l’aide d’outils statistiques.

La concentration médiane de l’iodurie était de 304,92 (220,40–423,89) μg/L, révélant une surcharge iodée. Cette surcharge était significativement plus importante chez les garçons que chez les filles (p<0,05). Près de 80 % des élèves présentaient une surcharge iodée supérieure à 200μg/L, plus de 50 % ayant une iodurie supérieure à 300μg/L. Seuls 19,01 % se situaient dans l’intervalle optimal de 100–199μg/L, et seulement 1,39 % présentaient une carence en iode avec une iodurie inférieure à 100μg/L.

Cette étude montrent que la population étudiée présente une surcharge iodée, qui peut avoir des conséquences néfastes pour la santé thyroïdienne à long terme. Les déterminants de cette surcharge iodée peuvent être multiples. Des études supplémentaires seraient nécessaires pour mieux comprendre les facteurs contribuant à cette situation.