Une perturbation hémodynamique régionale splanchnique durant la circulation extracorporelle (CEC) est souvent retrouvée expérimentalement. Une vasoconstriction artérielle microcirculatoire et une redistribution des flux évaluée en laser Doppler durant la phase hypothermique peuvent entraîner une chute de débit de 48,7 %. Une certaine autorégulation jéjunale semble néanmoins maintenue chez l’homme. L’impact clinique durant une CEC courte et bien réalisée doit donc être nuancé. Chez l’homme une anomalie de perfusion splanchnique (par tonométrie) est détectée après la phase de réchauffement. Cette phase post opératoire précoce est probablement très importante, surtout dans une approche de déséquilibre entre l’apport et la consommation d’oxygène. La CEC est néanmoins de plus en plus souvent conduite en normothermie vraie ou en hypothermie très modérée avec des conséquences endocriniennes différentes. Dans ces conditions, et en l’absence de sténose artérielle mésentérique, l’argument du bénéfice apporté par le maintien d’un débit de CEC élevé sans chercher à élever la pression de perfusion par des vasoconstricteurs est un élément de portée clinique. De nombreux mécanismes comme les variations de flux (vasomotion) et la régulation de l’extraction en oxygène nécessitent des études complémentaires.

A splanchnic microcirculatory disturbance is often experimentally described. Arterial vasoconstriction measured by laser Doppler velocity is able to demonstrate a tissue flow reduction of 48.7 %. Nevertheless jejunal autoregulation seems to be partially preserved in human. Clinical impact of cardiopulmonary bypass (CPB) on splanchnic perfusion is under question. Postoperative period and rewarming, monitored by gastric tonometry seems to be especially at risk. During normothermic CPB and without arterial disease or shock, the splanchnic perfusion needs to be reconsidered with new models including vasomotion and oxygen extraction at different abdominal area.